Emmanuelle Bonnet-Oulaldj porte sa candidature à la présidence du Comité National Olympique et Sportif ( CNSOF) avec une certaine audace. C'est une femme passionnée, issue des fédarations omnisports. Elle rêve d'une société qui met le sport et l'activité pour tous, au centre des priorités.
Pour Emmanuelle Bonnet-Oulaldj, le changement, c'est maintenant. La crise sanitaire est venue à la fois affaiblir les associations sportives, les privant d'une grande partie de leurs licenciés et en même temps, remettre la question du sport, essentiel à notre immunité et notre bonne santé, au centre des débats politiques à venir.
Le CSNOF est là pour discuter avec les pouvoirs publics du rôle éducatif et social du sport. Voilà pourquoi, Emmanuelle Bonnet-Oulaldj a présenté sa candidature à la présidence.
On ne peut plus considérer que le sport est un luxe, c'est essentiel. Il faut revoir l'accessibilité, les équipements pour tous, et sur tous les territoires, Outre-Mer compris. Tous ces sports amateurs à l'arrêt depuis un an, c'est du contresens
Depuis le 23 janvier, elle est officiellement une des deux femmes candidate à la présidence du Comité National Olympique et Sportif ( CNSOF). Le sortant ayant atteint l'âge limite pour se présenter, les jeux sont ouverts.
" Pas tant que ça car, déjà, je suis une femme et c'est du jamais vu dans ce comité en France et puis je viens de la partie la moins cotée : les fédérations multisports. Par rapport aux fédérations olympiques, on pèse peu. Les textes sont prévus pour."
Là aussi, la femme de gauche engagée veut montrer que tout est combat dans la vie, combat contre l'injustice : car aujourd'hui avec 5 millions de licences, les fédérations multisports qu'elle représente, pèsent pour un tiers des licences globales et parfois, elles fournissent elles-aussi le comité olympique en sportif de haut niveau.
Voilà pourquoi son éléction serait à ses yeux pas seulement une satisfaction personnelle mais un message de modernité.
Militante du sport pour tous
Le sport pour tous, c'est pour la fédération qu'elle représente dans cette grande famille, un leitmotiv : la FSGT, Fédération sportive et gymnique du travail est née dans le mouvement ouvrier.
Elle a été crée dans les années 30, sous l'impulsion d'Auguste Delaune. Un havrais (né à Graville) engagé dans la résistance : communisme et sport n'ont pour lui fait qu'un. Aujourd'hui, le Stade de Football professionnel de Reims porte son nom et de nombreuses rues ou structures sportives, en France, aussi.
La FSGT, c'est encore aujourd'hui une fédération omnisports, très présente dans le milieu urbain (dans la région on la retrouve au Havre ou à Rouen ) mais aussi dans l'Orne, où elle affilie beaucoup de clubs ruraux. "Il y a des clubs de football, de marche nordique, de tennis de table, de walking foot ou de pétanque, c'est très varié", raconte passionnée, la co-présidente, Emmanuelle Bonnet-Oulaldj. Dans le Calvados, elle fédère surtout des clubs d'activité vélo.
Un plan d'urgence après la crise sanitaire
Déçue de ne pas voir de plan d'envergure destiné au sport émaner du gouvernement, elle trépigne d'impatience. Si elle avait, après l'élection, le 29 juin prochain, un peu d'influence, elle y travaillerait beaucoup.
L'ancienne petite gymnaste de Lisieux a gardé le mental et va au bout des choses. Si elle était élue, Paris 2024 serait un tournant. "Il faut un déclic et ces JO peuvent y contribuer."
Emmanuelle Bonnet-Oulaldj a passé son enfance à Lisieux et a commencé ses études à Caen puis les a poursuivi au Havre. Aujourd'hui, elle vit et travaille à Paris. "Je suis à un carrefour de ma vie. J'ai passé 21 ans en Normandie et 21, cette année, à Paris", ironise la jeune femme. Son sport favoris? Elle a fait de la gym, du basket, du hand. Difficile de choisir. "Aujourd'hui, je nage. Enfin, j'attends la réouverture de mon bassin." Elle n'a jamais été sportive de haut-niveau mais connait par coeur, le quotidien des associations.
107 fédérations exprimeront leur vote le 29 juin prochain.