Un patient désagréablement connu du monde médical a proféré des menaces de morts à l'encontre d'un médecin généraliste de Lisieux, le 22 juin. Une plainte a été déposée.
"Un comportement intolérable et inacceptable !". C'est par ces mots que le maire de Lisieux Sébastien Leclerc apporte son soutien aux collaborateurs du centre de Santé Paul Dubois. Jeudi 22 juin, un patient du pôle médical a quitté un rendez-vous avec un médecin en proférant des menaces de mort à son encontre.
D'après l'édile lexovien, le délinquant présumé était en désaccord avec l'accompagnement thérapeutique proposé par le docteur. Au moment de quitter le cabinet, il a signifié son mécontentement de se voir refuser une ordonnance en menaçant de mort le professionnel de santé.
On ne peut pas cautionner de tels agissements. Un médecin ne peut pas se laisser dicter son diagnostic par un patient. Ce n'est pas un ordonnancier.
Jean-Michel Le Conte, le directeur du CCAS de Lisieux.
Le patient radié du pôle de santé
Visiblement, le contrevenant n'en était pas à ses premiers écarts de comportement. Il avait déjà été épinglé par plusieurs médecins du centre pour son attitude inadaptée. "Il en était déjà à son quatrième médecin au centre médical. À chaque fois, les praticiens ne voulaient plus s'occuper de lui. Cela dit, il n'était jamais allé jusqu'à un tel niveau de menaces", raconte Jean-Michel Le Conte.
Dans une lettre datée du 26 juin et intitulée "Comportement agressif et menaces de mort à l'encontre d'un médecin traitant du centre de santé Paul Dubois", Sébastien Leclerc signifie au mis en cause, domicilié à Livarot, sa radiation de la patientèle du pôle médical.
Ce n'est pas la première fois que des soignants sont visés par de telles menaces. Jusqu'alors, je n'avais rien dit mais cette fois, j'ai décidé d'en faire la publicité. En espérant que ça puisse freiner ceux qui seraient tentés de faire pareil.
Sébastien Leclerc, maire de Lisieux
"Intolérable, révoltant, effarant", l'indignation des Lexoviens
Dans le sillon du maire de Lisieux, le député de la circonscription Jérémie Patrier-Leitus y est allé de sa condamnation. "Intolérable ! Nos professionnels de santé doivent être respectés ! Plein et entier soutien à celles et ceux qui ne ménagent pas ni leur peine ni leurs efforts pour nous soigner !".
Surpris et outrés, les habitants de l'agglomération augeronne dénoncent une situation "révoltante, intolérable ou encore effarante", à l'heure où "nous pleurons pour avoir des médecins, et quand, par chance, certains viennent s'installer, on les insulte ou on les menace". Par ailleurs, le centre de santé Paul Dubois a perdu deux médecins fin avril, car ils avaient atteint 72 ans, l'âge limite pour travailler pour une collectivité.
"Tout mon soutien à ce confrère", réagit un autre médecin de la commune. "Ces comportements sont malheureusement désormais fréquents dans toute la France, que ce soit en petite ville rurale ou en grosse agglomération. Nombreux confrères sur le territoire national « déplaquent » à cause de cela, d’autres continuent de s’équiper de plus en plus de systèmes de sécurité". Et la professionnelle de santé de conclure son message en remerciant les habitants pour les témoignages de soutien.