Le procès de cinq personnes poursuivies suite au naufrage du chalutier Breiz se poursuit et se termine ce vendredi 5 avril 2024 au tribunal maritime du Havre (Seine-Maritime). Hier, douze mois d’emprisonnement avec sursis ont été requis à l’encontre du patron du canot de sauvetage SNSM.
Ce vendredi 5 avril 2024 marque le quatrième et dernier jour de procès du naufrage de Breiz où trois personnes ont perdu la vie.
Hier, en la troisième journée du procès de ce drame survenu durant la nuit du 14 janvier 2021, c'est une extrême tension qui avait envahi la salle d'audience au tribunal maritime du Havre.
Plaidoiries des parties civiles
Tension dès le matin avec les plaidoiries des quatre avocats des parties civiles dans un silence de plomb. Les larmes ont jailli chez certains membres des familles trois victimes qui ont péri en mer dans le drame de cette nuit-là évoqué de nouveau devant la cour.
La tension était également accrue l'après-midi avec les réquisitions du procureur de la République, Bruno Dieudonné. Durant deux heures, ce dernier a dénoncé ce "jeu de la patate chaude où tout le monde se renvoie la balle et où chacun fuit ses responsabilités". Il a également décortiqué une véritable "chaîne" des négligences et des fautes où "chacun a failli à sa mission".
En effet, le procureur s'aiguise les dents sur les deux agents de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Calvados. Il dénonce "une faute grave" pour avoir enregistré Quantin Varin comme patron du Breiz alors qu'il n'en avait pas la qualification. Ce dernier a requis des peines de principe contre les deux fonctionnaires à l'appréciation du Président de la cour.
12 mois de prison avec sursis requis à l’encontre du patron du canot de sauvetage SNSM
Il a également demandé six mois d’emprisonnement avec sursis pour le co-armateur et l’expert maritime ainsi que 30 000 € pour la société de ce dernier. Bruno Dieudonné lance au premier : "Vous auriez dû interdire de prendre la mer à Quentin Varin et ses deux matelots". Au deuxième, il dira: "Vous saviez très bien que le problème majeur sur ce chalutier, c'était le poids et que la marque de la hauteur de la ligne de flottaison était systématiquement noyée".
Enfin, le procureur s'est adressé au patron du canot de la SNSM de Ouistreham. Avec l'appui d'un expert, il a dénoncé "une remorque trop courte, vitesse trop importante, défaut d'échanges avec le Breiz, changement de caps brutaux...", la liste est longue. Il demande douze mois d’emprisonnement assortis de sursis et interdiction de naviguer durant deux ans. L'amertume des nombreux sauveteurs présents sur place pour soutenir leur collègue est forte.
Les plaidoiries de la défense se poursuivent ce vendredi. La décision sera mise en délibéré.