Un nouveau site SEVESO III dans le Calvados : l'inattendu classement du site GDE à Rocquancourt

Plus de 50 ans après sa création sur la petite commune de Rocquancourt dans le Calvados, le plus gros site normand de GDE change de classification. Il va basculer dans le classement SEVESO III : un site désormais officiellement dangereux et  donc sous plus grande surveillance. 

"Il s’agit d’un changement de classification administratif. Il n’y pas eu et il n’y aura pas de changement dans les activités de GDE ni aucun nouveau risque industriel", affirme Philippe Sorret, directeur de GDE, au siège social, basé à Rocquancourt dans le Calvados. 
 

En effet, ce changement intervient après 50 ans d'existence. L'arrêté préfectoral n'est pas encore signé mais c'est une question de jours pour que le site de recyclage de déchets GDE de Rocquancourt, entre Caen et Falaise, soit classé SEVESO, seuil haut. 


Le directeur actuel, Philippe Sorret, y voit un atout pour GDE qui traite chaque année dans le Calvados, 400 000 tonnes de ferrailles et plastiques ou objets encombrants ,type frigo et lave-vaisselle.


La grande majorité des sites en France qui traitent du plomb ont été soumis à ce classement ou sont en train de l'être. Le classement du site de Rocquancourt s'inscrit donc dans cette continuité. Cette mesure, que nous saluons, vise à maintenir un haut niveau de prévention en imposant une surveillance renforcée. (Philippe Sorret, directeur GDE) 
 


Depuis 1965 GDE est à Rocquancourt


En 1965,  le fondateur de l'entreprise normande, aujourd'hui leader en Europe, Guy Dauphin, se lance dans l'aventure des déchets .
En 1968, la société Guy Dauphin Environnement (GDE) installe son siège social à Rocquancourt, tout près de l'axe Caen-Falaise. 


Rocquancourt a inauguré en juin 2018 une nouvelle ligne de tri pour déchets d’équipement électriques et électroniques :  
 

Prévenir les risques d'accidents 


"Il s’agit avant tout de mises en place de procédures renforcées pour prévenir les risques d’accident sur le site, et limiter au maximum leurs conséquences éventuelles en cas de survenance. Les mesures réglementaires que nous allons devoir prendre sont fixées par un arrêté préfectoral et peuvent être résumées en 6 points." 
·Procéder au recensement régulier des substances, préparations ou mélanges susceptibles d'être présents sur notre site
·Mettre en place une politique de prévention des accidents majeurs (PPAM) et la maintenir à jour
·Mettre en place un système de gestion de la sécurité et lui affecter les moyens appropriés
·Fournir une étude de dangers qui justifie que nous mettons en œuvre toutes les mesures internes de maîtrise du risque
·Etablir un Plan d'Opération Interne (POI) sur la base des risques et des moyens d'intervention nécessaires analysés pour différents scenarii dans l'étude de dangers. Cela implique l'écriture d'une procédure et la mise en place d'exercices d'application.
·Informer les exploitants d'ICPE voisines dès lors que les conséquences d'accidents majeurs sont susceptibles de les affecter
 

Le plomb vient des batteries usagées, broyées sur place


Selon le directeur du site, la présence du plomb et les risques de propagation dans les milieux aquatiques sont les premières motivations de la DREAL. 
Le seuil haut, SEVESO III, correspond à la présence en nombre de matières "à risque". "Dans notre cas, il s’agit du volume de batteries usagées traitées par notre atelier de broyage des batteries qui contiennent des fines de plomb ou du plomb métallique. Il s’agit d’aller plus loin dans les mesures prises pour éviter le risque éventuel de mise en contact direct de ces matières avec un espace aquatique."

"L'évolution et le perfectionnement des techniques d'analyses des déchets produits par  l'entreprise Guy Dauphin Environnement à Castine-en-Plaine ont conduit à classer ces derniers comme dangereux pour l'environnement aquatique (déchets dit écotoxiques)", précise la préfecture du Calvados. "Cette modification réglementaire s'effectue sans qu'il n'y ai de nouvelles activités ou de traitement de nouvelles matières. En conséquence de quoi, l'impact sanitaire de cet établissement reste inchangé."



Une réunion publique à venir


Une réunion publique se tiendra le 23 Janvier 2020 à Rocquancourt pour informer tous les riverains qui le souhaitent. Tous les acteurs seront représentés . Une brochure est en préparation pour expliquer ce classement SEVESO.

Trois mois après la catastrophe de Lubrizol à Rouen, les risques sont encore dans toutes les têtes et beaucoup s'interrogent sur ce changement. Ce soir là, toutes les questions pourront être posées. 
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