La saison estivale et les grandes vacances sont propices aux baignades. Certaines se terminent tragiquement. Plus de 500 enfants perdent la vie dans l'eau chaque année. Ces drames pourraient pourtant être évités.

L'été est bel et bien au rendez-vous ce week-end en Normandie avec un soleil radieux dans un ciel sans nuage et des températures parfois accablantes. L'envie de fraîcheur se fait sentir et la mer, toute proche, apparaît pleine de promesses dans ce domaine. Sans même attendre le coup d'envoi des grandes vacances, la transhumance vers les plages a déjà commencé. D'où un rappel à la prudence lancé ce dimanche sur les réseaux sociaux par la préfecture du Calvados.

Ça n'arrive pas qu'aux autres. En France, chaque année, un millier de personnes perdent la vie lors d'une noyade accidentelle. La moitié de ces drames surviennent durant la période estivale : quatre décès en moyenne sont recensés quotidiennement durant l'été. Et les premières victimes sont les plus jeunes."Les noyades accidentelles représentent la principale cause de décès par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans", rappelle le ministère de la santé.  

Emmitouflé dans un gilet de sauvetage presque trop grand pour lui, Loïc s'avance timidement au bord de la piscine. Le jeune garçon hésite puis finalement saute dans l'eau avant de se retourner immédiatement pour se raccrocher au bord.  "Non ! Faut pas que tu te retournes", lui lance Jean-Baptiste Huilet, chef de bassin et maître nageur, d'une voix posée. "On recommence. Tu flottes super bien, tu n'as pas besoin de t'accrocher quand tu sautes. T'as peur de quoi ? T'as peur de couler ? Là, t'étais en train de t'essuyer les yeux, tu ne te tenais à rien et tu flottais super facilement avec le gilet. Donc est-ce que tu coules ?".

"Les enfants ne savent pas vraiment s'il savent nager"

Rassurer pour donner ou redonner confiance. Mais aussi évaluer l'aisance de l'enfant dans l'eau pour éviter le pire. Ce dimanche matin, au centre aquatique Aquanacre de Douvres-la-Délivrande, le petit Loïc ne prend pas des cours de natation mais passe un test d'aptitude. Durant tout le week-end, la piscine propose aux enfants d'évaluer leur niveau gratuitement. "Ce sont des tests qu’on fait passer aussi aux scolaires, du CP jusqu’à la fin de 6ème. C’est principalement eux qui sont visés parce que ce sont eux aussi qui sont plus à risques. Ils ont souvent du mal souvent à connaître leur niveau, ils ne savent pas vraiment s’ils savent nager. On est là pour faire un maximum de prévention sur la noyade."

Deux tests sont proposés. "Le premier, c’est l’aisance aquatique, on va voir si l’enfant est à l’aise dans l’eau, s’il est capable de faire un enchaînement d’exercices sur des durées courtes pour pouvoir revenir au bord. S’il tombe d’un bateau ou du bord d’une piscine, il doit être capable de revenir au bord sur de courtes distances". Le second, plus relevé, évalue le niveau de natation de l'enfant, avec notamment des longueurs sur le ventre et sur le dos. "Là on va plutôt déterminer s’il sait bien nager. Le but c’est d’aller vers l’autonomie, qu’il n’y ait pas besoin d’assistance des parents ou de matériel de flottaison."

C'est ce deuxième test que doit passer Titouan, une dizaine d'années. Sa maman a souhaité s'assurer de son niveau avant de partir en vacances. "L'été, on loue souvent un gîte avec une piscine et c’est beaucoup plus sécurisant qu’ils sachent nager. J’ai envie qu’ils sachent se débrouiller dans l’eau s’ils tombent, qu’ils n’aient pas peur de l’eau, qu’ils sachent nager, qu’ils sachent aller jusqu’au bord sans problème. Les bouées c’est bien mais ça m’inquiète un peu aussi", explique la mère de famille.

Les moins de 6 ans : un quart des noyades chaque année

Savoir nager, c'est bien. Mais tous ne sont pas en âge pour maîtriser la nage. Les enfants de moins de six ans représentent un quart des noyades recensées chaque année. "Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux." C'est le slogan de la campagne de sensibilisation lancée voilà quelques semaines avant l'été par le ministère de la santé et des sports. "Une surveillance insuffisante est la principale cause de noyades pour cette tranche d’âge." Pour bien faire passer ce message, la campagne s'accompagne cette année d'une série de témoignages vidéo de parents ayant perdu un enfant dans des circonstances dramatiques.

Vigilance est donc le maître-mot pour éviter le pire. Cette vigilance implique une surveillance permamente et rapprochée :

  • on se baigne avec son enfant s'il a moins de six ans
  • on ne quitte pas son enfant des yeux (pas de livre, pas de téléphone, etc)
  • on ne s'absente jamais, même pour quelques secondes
  • on ne confie jamais la surveillance d'un enfant à un autre lors d'une baignade
  • en groupe, on définit au préalable quel adulte va surveiller quel enfant
  • si l'enfant boit la tasse, on l'extrait immédiatement de l'eau. Si au bout de cinq minutes, il ne revient pas dans son état normal (état de somnolence, vomissement, difficulté respiratoire), il faut tout de suite prévenir les secours.

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