"On veut déboulonner les vrais responsables de la crise" : Greeenpeace s'attaque à l’agrobusiness de Lactalis, Leclerc, ou la FNSEA

La nuit dernière, Greenpreace a mené six actions contre ceux qu'ils considèrent comme "les vrais responsables de la crise agricole". Des militants de l'ONG ont déboulonné des enseignes d'usines comme à Lactalis-Nestlé à Lisieux, pour les remplacer par des banderoles dénonçant "l'agrobusiness".

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« Nous voulons déboulonner les vrais responsables de la crise. Ce sont eux les vrais responsables du mal-être des agriculteurs » explique ce matin Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, après les actions de la nuit. L’organisation non gouvernementale a mené des opérations dans six villes en France. Les militants ont ciblé quatre industries agroalimentaires, le géant de la grande distribution Leclerc et le syndicat agricole majoritaire FNSEA.

« Ils s’enrichissent sur le dos des agriculteurs et des consommateurs »

À Lisieux dans le Calvados, les militants de Greenpeace sont allés aux alentours de 4h du matin, déboulonner la pancarte à l’entrée de l’usine Lactalis-Nestlé. À la place, ils ont affiché une banderole « Agro-business coupable ». En s’attaquant au premier groupe laitier mondial, qui s’est associé à Lisieux à la multinationale Nestlé, Greenpeace veut dénoncer « l’un des principaux responsables de la crise agricole » , un groupe qui a vu « son chiffre d’affaires augmenter de 28% en 2022 ».

Les industries agro-alimentaires s’enrichissent sur le dos des agriculteurs et des consommateurs. Et ils empoisonnent leur santé, nos eaux, nos champs, nos sols.

Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France

En milieu de matinée, la banderole des militants de Greenpeace avait disparu, mais la pancarte à l’entrée du site de Lisieux n’est pas réapparue. Et pour cause : Greenpeace annonce sur X qu'elle ne les rendra pas ! 

Le groupe Lactalis n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations.

Hier, 200 producteurs laitiers avaient envahi le siège de Lactalis à Laval. "Lactalis, c'est le numéro un mondial du lait qui n'est pas capable de payer correctement ses producteurs", a déclaré Laurence Marandola, porte-parole nationale de la Confédération paysanne, depuis l'accueil du groupe agro-industriel. Lactalis leur a proposé un rendez-vous ce jeudi à 14 heures au siège avec les deux directeurs généraux du groupe.

La FNSEA dans le viseur de Greenpeace

Par ces actions, Greenpeace entend non seulement dénoncer les marges et les profits des industries agroalimentaires et des distributeurs, mais aussi l’action du gouvernement « en faveur de l’industrialisation de l’agriculture, et qui détricote les acquis environnementaux », explique Clara Jamart, responsable du pôle Agriculture chez Greenpeace France.

Et parmi les sites visés la nuit dernière, il y a le siège de la FNSEA à Paris. Des militants ont déboulonné la plaque du syndicat agricole, estimant que ses « dirigeants représentent les intérêts de l’agro-industrie et de quelques agro businessmen plutôt que le monde paysan. » Les militants ont là aussi déployé une banderole devant l’entrée portant l’inscription « Agrobusiness coupable ». Greeenpeace a visé aussi cette nuit le groupe agro-industriel et financier Avril à Bruz (35), "numéro un du marché des huiles végétales en France, 5e groupe agroalimentaire français" et dont le président du conseil d'administration n'est autre que... Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. 

La confédération paysanne a fait savoir que sa prochaine grande action se ferait lors du salon international de l’agriculture qui s’ouvre samedi à Paris. Interrogée ce matin sur une présence au salon, Clara Jamart nous répond que Greenpeace France « viendra en visiteur » et interviendra notamment sur le stand du « collectif nourrir» dont l’organisation est membre.

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