Près de cent personnes ont manifesté à Arromanches afin de protester contre le projet d'implantation d'un parc de 75 éoliennes géantes devant la plage de Juno beach ou débarquèrent les soldats canadiens le 6 juin 1944.
Reportage de David Frotté et Thierry Cléon :
©France 3 Normandie
"Eolien = racket", "tromperie", "éolien, énergie fictive", "une insulte aux soldats qui sont morts pour nous" : visiblement, le grand projet éolien offshore encouragé par les pouvoirs publics ne trouve guère de grâce aux yeux des manifestants rassemblés sous le soleil de la côte de nacre. Avant même d'avancer des arguments économiques et scientifiques pour justifier son opposition, la Fédération Environnement Durable, qui appelait au rassemblement, se place sur le terrain de la morale : "Les 75 éoliennes en mer géantes entraîneront la dégradation d'un lieu préservé, hautement symbolique de la paix dans le monde, la profanation d'un cimetière marin où le 6 juin 1944, des milliers de soldats de toutes les nationalistés ont donné leur vie pour sauver la France et l'Europe de la tyrannie".
Jean-Louis Butré, Fédération Environnement Durable :
©France 3 Normandie
En outre, la Fédération Environnement Durable juge le courant issu du vent, "de mauvaise qualité" et de surcroit coûteux : il reviendrait "à un prix cinq fois supérieur à celui du marché". L'association voit derrière le développement de l'éolien la main d'un puissant lobby qui aurait exercé "un chantage à l'emploi" pour faire aboutir le projet. "Ils ont dissimulé qu'il s'agit d'emplois hautement subventionnés".
En Normandie, trois parcs éoliens en mer doivent être implantés dans les années qui viennent. 62 machines seront construites au large de Dieppe, 83 le seront Etretat et Fécamp. Le parc situé en face des plages du débarquement entre Arromanches et Courseulles comprendra 75 éoliennes. Il ne devrait pas entrer en service avant 2022.
Présentation du parc éolien offshore de Courseulles-sur-mer :