Ostéopathe, chiropracteur, étiopathe : tout savoir, tout comprendre pour ne plus confondre ces trois praticiens

Mal au dos, douleurs musculaires, sciatiques, voire maux de ventre ? Vous avez peut-être eu recours à un ostéopathe, un chiropracteur ou un étiopathe. Tous exercent des actes manuels sur le corps, mais ne sont pas médecins. Si vous cherchez la différence, voici quelques explications.

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Le 16 octobre est la journée mondiale de la colonne vertébrale. À cette occasion, des chiropracteurs offrent des bilans aux Français. Ce n’est pas un traitement, comme le précise l’association française de Chiropraxie. Il s’agit plutôt d’une possibilité de faire le point sur ce qui provoque des problèmes au dos.

Ce sont des actes qui exigent des manipulations manuelles sur le corps, tout comme ce qui se fait dans l’ostéopathie ou l’étiopathie. Voici quelques éléments de présentation et de différenciation entre un chiropracteur, un ostéopathe et un étiopathe.

Une ostéopathe, un travail global sur le corps

Morgane Pignet est ostéopathe. Depuis 14 ans, elle exerce à Caen (Calvados), après avoir suivi six ans d’études dans une école spécialisée et après un diplôme reconnu par l’État. "Il s’agit de manipulations sur l’ensemble du corps, y compris les membres. L’ostéopathie travaille les bras, les jambes, ou encore les viscères comme l’estomac, le foie, le pancréas, le colon, jusqu’au crâne, pour trouver l’origine de la douleur. On pose d’abord un diagnostic mécanique de blocage sur une zone : il s’agit souvent de blocages articulaires, ou encore de tensions musculaires. L’idée est de trouver le blocage mécanique initial, qui déséquilibre l’ensemble du corps", détaille-t-elle.

L’ostéopathie se destine à tous les âges. "Elle concerne tout le monde, de la naissance à la maison de retraite. Le but premier est d’apporter de la souplesse, de la mobilité et de l’équilibre au niveau du corps", précise Morgane Pignet. "En fonction des événements de la vie, il peut s’agir d’une femme qui vient d’accoucher et qui ressent un déséquilibre au niveau du corps, un sportif de haut niveau qui éprouve beaucoup de tensions à cause de contractures ou encore d’une personne active, dont les gestes répétés au travail vont déséquilibrer le corps", conclut la professionnelle.

Un ostéopathe n’est pas un médecin. À ce titre, ses actes ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale, mais peuvent l’être "par des mutuelles", ajoute Morgane Pignet. Toutefois, l’ostéopathie est une des quatre "médecines alternatives et complémentaires" que l’Ordre des médecins reconnaît. Ce que cette ostéopathe rappelle d’ailleurs dans ces termes : "On nous assimile à une profession paramédicale, mais on reste une médecine complémentaire parallèle, par rapport à la médecine d’hôpital."

Le chiropracteur, centré sur la colonne vertébrale

En 2019, France 3 Normandie avait invité Philippe Fleuriau, chiropracteur à Caen, sur le plateau de la matinale Ensemble c’est mieux. Une émission consacrée ce jour-là aux maux de dos. Il présente son activité : "Le chiropracteur a pour but de remédier à tous les problèmes musculosquelettiques, principalement les problèmes liés à la colonne vertébrale et le bassin. Le premier motif de consultation est le mal de dos. On va s’intéresser à la lombalgie, en première instance, puis souvent viennent ensuite les cervicalgies, les maux de tête, les problèmes d’épaule, puis les problèmes de genou et les entorses de chevilles."

Le chiropracteur est autorisé à utiliser des instruments pour la prise en charge. Il peut procéder à "des actes de manipulations et de mobilisations manuelles, instrumentales ou assistées mécaniquement", comme le rappelle le ministère de la Santé. C’est une différence avec l’ostéopathe "qui ne travaille qu’avec les mains", complète Philippe Fleuriau.

Le chiropracteur est celui qui possède "un diplôme sanctionnant une formation spécifique à la chiropraxie", selon les autorités. Les personnes qui choisissent cette voie se forment dans la seule école de chiropraxie en France (IFEC), pendant cinq ans. S’il s’agit d’une activité reconnue par l’État, ces actes ne sont, en revanche, pas pris en charge par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles peuvent toutefois rembourser une ou deux séances annuelles, comme nous l’écrivions alors dans notre article.

L'étiopathe, pour remonter la cause de douleurs ou problèmes

"Le but de l’étiopathie, c’est de travailler sur les articulations et les tissus des patients, pour ensuite remonter à la cause de la dysfonction et travailler dessus, quand on peut" : voici comment Thibault Le Moine définit son activité, qui est née en France et en Suisse dans les années 60. Il est étiopathe à Caen (Calvados), depuis juillet 2016.

Il ne s’agit pas, ici non plus, d’actes médicaux. Ce qu’il tient à bien souligner, notamment dans le choix des termes : "Nous ne sommes ni médecins, ni kinésithérapeutes. On travaille souvent avec les professionnels de santé, et nous n'allons jamais à l'encontre de leur avis. On ne parle pas de soigner, mais bien de traiter ce qui dysfonctionne et qui peut être récupéré. À partir du moment où l’on constate par un examen, une atteinte de structure comme une articulation complètement soudée, beaucoup d’arthrose ou une fracture, par exemple, ce n’est pas de notre domaine."

Son champ d’action est assez divers. "Ce peut être des douleurs dans la jambe, ou encore certaines sciatiques, mais pas celles consécutives à une hernie discale par exemple. Il peut aussi y avoir les maux de ventre, certains maux de tête. Certaines migraines peuvent être soulagées sur leur intensité ou leur fréquence. Sans compter les douleurs dans le bras, ou le dos : c’est ce qu’on voit d’ailleurs le plus, et le domaine digestif, avec la diarrhée, la constipation, les brûlures gastriques. Mais tout dépend de la cause", énumère Thibault Le Moine. Elle peut concerner toutes les catégories d'âge, d'après lui : "Le nourrisson, principalement pour le reflux, jusqu'au sénior. On adapte les manipulations, en fonction de l'âge."

Tout comme l'ostéopathie et la chiropraxie, l'étiopathie relève des pratiques de soins non conventionnelles (PSNC), selon le ministère de la Santé. "L’enseignement de ces pratiques ne donne pas lieu à des diplômes nationaux, à l’exception de l’acupuncture. Cependant, certaines formations font l’objet de diplômes d’université (DU) ou de diplômes interuniversitaires (DIU) placés sous la seule responsabilité d’une ou de plusieurs universités", précisent ses services. À noter qu'ici aussi, cette pratique n'est remboursée que par quelques mutuelles.

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