L'affaire avait été révélée fin septembre et présentée comme un mauvais canular. Désormais le maire de Ouistreham, Romain Bail devra s'expliquer devant la justice. Il comparaîtra le 15 février prochain à Caen pour avoir présenté un "faux" document en conseil municipal.
L'histoire s'est déroulée lors du conseil municipal du 4 septembre dernier. Le maire (LR) Romain Bail, présente un courriel qui lui a été envoyé par par le Normandy Memorial Trust (NMT), un organisme anglais qui promettait un don de 2,5 M£ destinés à soutenir la construction du centre d’interprétation des relations franco-britanniques.
Ce troisième musée consacré au débarquement mais aussi aux relations franco-britanniques est au coeur de cette affaire (voir encadré ci-dessous). C'est un projet qui lui est cher. Romain Bail a promis qu'il sera construit pour 2019 et le 75 ème anniversaire du débarquement. Un musée à 15 millions d'euros.
Il lui faut donc trouver des partenaires alors que sa ville a déjà investi pas mal d'argent dans la conception.
Ce fameux courrier, daté du 23 août 2017, serait donc un faux. Nos confrères de l'hebdomadaire Liberté Bonhomme et Actu.fr révèlent qu'il " était signé d’un certain Alastair Dutch, « Director ». Or, celui-ci n’était plus administrateur du NMT depuis le 15 juin 2017 !
Interrogé par Liberté qui avait révélé l’affaire dans son édition du 21 septembre 2017, le NMT avait démenti avoir promis 2,5 M£ à Ouistreham. Ce courrier est un « bogus » (un faux), avait répondu Nicholas Witchell, le directeur de l’organisme britannique."
Un 35ème musée consacré à la seconde guerre mondiale dans la région ?
L'idée serait née lors des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement où Ouistreham accueillit la cérémonie internationale. Un comité scientifique planche sur ce projet depuis six mois. La cité balnéaire du Calvados a déjà déboursé 100 000 euros pour cette première phase d'étude.
Le 15 février prochain, Romain Bail devra donc s'expliquer devant le tribunal correctionnel pour "faux et usage de faux". Carole Etienne, procureure de la République à Caen a confirmé à nos confrères d'Ouest-France que le tribunal examinera bien cette affaire, à la date annoncée.