Pêche à pied. Les professionnels inquiets pour leurs emplois : "sur Houlgate il y a 4000 plaisanciers tous les jours et nous on regarde"

Les pêcheurs à pied professionnels sont en colère contre les épisodes de pollutions réguliers et réclament l'ouverture de nouveaux gisements aux professionnels, notamment sur des zones ou seule la pêche de plaisance est autorisée.

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"Ce qui nous inquiète c'est qu'on ne puisse pas travailler, qu'on ne soit pas écoutés et pas défendus par le comité des pêches, d'ailleurs ils sont pas là"  explique Vivine, devant la préfecture du Calvados, "ça fait depuis plusieurs années qu'on demande à reclasser certains gisements, on n'est pas entendus. On nous dit que les analyses coûtent trop cher et à côté de ça on laisse les plaisanciers pêcher sur ces gisements qui n'ont même pas de suivi sanitaire".

Une dizaine de pêcheurs à pieds professionnels sont rassemblés mardi matin devant la préfecture du Calvados. Ils demandent une audience au préfet pour discuter de la pollution et des ouvertures de gisements. Aucun rendez-vous ne leur a été accordé.

"Sur Houlgate il y a 4000 plaisanciers tous les jours et nous on regarde" explique Loic Lecointe, pêcheur à pied  "et il y en a marre de regarder, nous, on a 5000 à 7000 euros de charges chaque année, on a des familles, certains ont des crédits, il va bien falloir qu'on travaille".

La Normandie compte 250 professionnels de la pêche à pied, essentiellement dans la Baie des Veys. Ils disposent d'un permis national, attribué chaque année, réglementant leur activité. Ils détiennent différentes licences de pêche, en fonction des espèces prélevées (moule, coque, palourde, etc...).

Les professionnels sont en colère contre les épisodes de pollutions réguliers. Ils dénoncent "la mauvaise gestion par les communes des eaux usées". Les pêcheurs demandent au préfet de mener une expertise pour identifier les causes et les responsables de la pollution. Ils demandent aussi l'ouverture de nouvelles zones de pêche à Houlgate, Merville-Franceville et Saint Laurent sur mer, par exemple. Ils regrettent "une certaine lenteur des autorités pour classer ces zones".

À cause des différentes pollutions des eaux littorales et du dérèglement climatique et de ses conséquences, les principaux gisements normands s'amenuisent. Certaines zones de pêche connaissent des mortalités des coques allant jusqu'à 80%. Pour les coquillages restant, la mauvaise qualité des eaux a d'autres conséquences. "On est sur des pollutions qui sont plutôt diffuses, on a une qualité qui est plutôt mauvaise sur certains gisements et on est obligés de mettre en place des chemins différents pour pouvoir exploiter la ressource avec potentiellement la purification des coquillages ou même des traitements thermiques qui sont beaucoup plus lourds et impactants pour la profession" expliquait lundi Maxime le Grill, du comité régional des pêches de Normandie, interrogé par France 3 Normandie à la veille de la manifestation.

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