Prendre les commandes d'un avion, un rêve d'enfant qu'une petite poignée de Normands réalise chaque année. Au-delà d'un bon dossier médical, les prétendants doivent s'acquitter d'une facture de quelques milliers d'euros. Le prix à payer pour s'envoyer dans les airs.
C'est l'étape obligée pour tous les futurs pilotes d'avion : valider son minimum de 45 heures de vol. En Normandie, une vingtaine d'aéroclubs (voir la carte ci-dessous) accompagne les passionnés, dès 13 ans, pour valider leur formation. Pour réaliser leur rêve, les apprentis pilotes doivent bien souvent casser leur tirelire. Entre 4.500 et 6.700 euros, c'est le coût à payer pour passer le brevet. Un prix qui s'ajoute à celui des frais d'inscription.
Le brevet d'initiation
Dans le monde aéronautique, la formation peut commencer tôt, voire très tôt. Dès 13 ans, les aéroclubs proposent de passer le brevet d'initiation aéronautique (BIA) qui permet d'avoir les bases du pilotage. Si certains font payer ce brevet, d'autres permettent de le passer pour une centaine d'euros, avec une simple cotisation au club. Le BIA de Bayeux est quant à lui gratuit et parrainé par l'aéroclub les Ailes du Calvados à Caen. "On voulait déconnecter l’envie de devenir pilote avec le désagrément de payer une formation, explique Jérôme Delile, pilote amateur de l'aéroclub. C’est un brevet théorique de pilote allégé qui permet aux jeunes de vérifier qu’ils ont la fibre aéronautique. Il faut aller jusqu'au bout aussi. Tous les jeunes sont là le mercredi après-midi pour suivre les cours, ils ne restent pas chez eux."
La formation dure 40 heures, soit deux heures par semaine en moyenne. Si le BIA n'est pas obligatoire pour obtenir son diplôme de pilotage, il permet toutefois aux élèves pilotes de moins de 21 ans d'obtenir des bourses allant jusqu'à 2.275 euros pour financer leurs heures de vol.
Entre 100 et 150 euros l'heure
L'étape suivante est celle du brevet de pilotage, accessible dès 17 ans, avant même le permis de conduire. La majorité des pilotes amateurs ont une licence de pilote privé (PPL), un diplôme français qui permet de piloter un petit avion touristique avec des passagers, sans être rémunéré. 45 heures minimum sont requises avec un prix allant de 100 à 150 euros l'heure. Cela revient à un total de 4.500 à 6.700 euros. "Le brevet n'est pas conditionné à un niveau d’études. Il faut que la personne soit motivée, avec une petite cagnotte pour financer son brevet de pilote mais c’est l’examinateur qui va déterminer si la personne est apte ou pas", poursuit Jérôme Delile.
Le brevet n'est pas conditionné à un niveau d’études. Il faut que la personne soit motivée, avec une petite cagnotte pour le financer.
Mais depuis quelques années, un autre diplôme, cette fois-ci européen, existe. La Light Aircraft Pilot License (LAPL) est une licence de pilote d’avion léger créée par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). Cette formation est moins longue et moins chère mais permet de piloter seulement en Europe. "C'est un brevet à tiroirs. Au début, vous n’avez pas le droit de voyager avec des passagers et vous ne pouvez pas aller trop loin. Ensuite, vous validez des compétences et cela vous donne les autorisations nécessaires pour faire tout ce que permet le brevet français, le PPL."
30 heures de vol minimum sont nécessaires, soit un total de 3.500 à 4.500 euros la formation. Comme le rappelle Jérôme Delile, en pratique, un vol n'est pas calculé à l'heure mais à la minute, "nous avons un compteur comme dans un taxi. Ça permet d'anticiper les dates de révision de l'avion."
Après l'obtention du brevet, le pilote peut aller plus loin en passant d'autres formations complémentaires, comme le voltige ou le vol en montagne. La licence est quant à elle renouvelable tous les deux ans. La seule condition : avoir fait au moins 12 heures de vol et 12 décollages et atterrissages pendant l'année qui précède la date de fin de validité.