A la Générale Marabille, on vient comme on est : ingénieur bricoleur ou simple citoyen, avec son électroménager défectueux ou sa caisse à outils, le but c'est de combattre tous ensemble l'obsolescence programmée.
Le terme Marabille vient du patois normand. Il désigne « une petite chose de peu de valeur ». La Générale Marabille organise des ateliers mensuels et itinérants d’aide à la réparation de petit électro-ménager et de couture.
"On jette trop de choses, on produit des choses de mauvaise qualité. Il faudra changer un peu de paradigme" estime l'un des bricoleurs.Changer le monde et sa manière de consommer, à plusieurs c'est plus facile. Nicolas aimerait écouter à nouveau ses vieux CD mais le tiroir de sa platine est coincé.
Bénévolement, les acteurs de la Marabille accompagnent les particuliers à l’intérieur de leurs appareils pour en découvrir le fonctionnement et, ensemble, trouver comment réparer pour ne plus jeter.
En novembre, l’association s’est installée le temps d’un dimanche au Café des images à Hérouville-St-Clair. Jean se propose d'aider Nicolas : "tout seul j'ose pas trop m'aventurer, j'ai peur de casser". C'est une petite dent abîmée qui empêche la crémaillère de coulisser. Si Nicolas retrouve la même pièce, il pourra réparer. "C'est juste un bout de plastique en fait, pourquoi jeter plein de composants alors que c'est juste un bout de plastique à remplacer ? "
Ne plus jeter, ne plus acheter neuf non plus, c'est le credo de la dizaine de bénévoles qui participent aux ateliers d'aide à la réparation une fois par mois. Comme Isabelle, réparatrice en tout genre depuis quatre ans. "C'est souvent les aimants au niveau des des grille-pains, on connaît les maladies des électroménagers à force. J'ai deux petites filles de 9 ans et 11 ans. Je les ai initié aussi. On fait pas les magasins. On privilégie tout ce qui est seconde vie comme la chiffo, la COP 5%.
A la Générale Marabille, on répare mais on apprend aussi à coudre. Les bénévoles de l'atelier couture aiment transmettre leur savoir-faire. "Quand j'étais au collège on apprenait à coudre. Maintenant c'est fini ça. C'est bien que les jeunes puissent le faire aussi. Ca peut être démesuré d'aller payer une certaine somme pour une petite chose qui peut être faite facilement si on a la connaissance. Ici la connaissance se livre gracieusement ou presque. L'association demande une adhésion à prix libre pour les frais de fonctionnement uniquement. La bonne humeur, elle, est totalement gratuite. "Ici on rigole beaucoup. On n'est pas payé cher mais on rigole beaucoup et c'est déjà ça !"
Des applaudissements retentissent : c'est la tradition. Chaque réparation est saluée dignement dans l'atelier.