Un restaurateur de Saint-Aubin-sur-Mer et la préfecture du Calvados étaient en conflit sur l'utilisation d'une terrasse située en front de mer. Mais finalement, c'est l'état de délabrement de l'ouvrage qui va sceller son sort.
On ne sait pas qui l'a érigée. Nulle trace dans quelque archive que ce soit. Son propriétaire est lui aussi inconnu. Depuis 2011, Jean-Régis Paulhac l'avait en quelque sorte annexée à son établissement, l'hôtel-restaurant "Le clos normand". Un argument de vente imparable auprès des touristes: "Quand vous mangez dessus à marée haute, vous êtes au fond d'un bateau. Littéralement. Et à marée basse, dans un silence et un spectacle qui est absolu". On dit même qu'elle était la seule du genre entre Dunkerque et le Mont-Saint-Michel. Il y a sans doute une raison.
Car si cette terrasse, située juste au-dessus de la plage, constituait un peu la perle de son établissement, elle a causé également à Jean-Régis Paulhac quelques tracasseries. L'ouvrage était dans le viseur de la préfecture qui avait lancé une procédure pour occupation illégale du domaine public maritime, une procédure toujours en cours. Mais l'histoire va s'achever d'une toute autre manière. L'hôtelier-restaurateur est contraint de jeter l'éponge sans attendre la décision de la justice.
C'est la terrasse elle-même qui s'est en quelque sorte condamnée. Il y a quelques jours, la mairie de Saint-Aubin-sur-Mer a pris un arrêté de péril imminent, stoppant immédiatement toute utilisation de l'ouvrage. Des experts ont constaté que les structures de l'édifice n'avaient pas été épargnées par le temps. Le tribunal administratif devrait prochainement se prononcer sur la nécessité ou non de détruire la terrasse. Restera lors une question: qui financera l'opération ? L'hôtelier-restaurateur n'étant pas le propriétaire, la commune compte se retourner vers l'Etat.
Reportage de Rémi Mauger et Marion Lompageu
Intervenants:
- Jean-Paul Ducoulombier, maire de Saint-Aubin sur mer
- Jean-Régis Paulhac