Trouville : un nouveau culte

Un festival de cinéma dans une ville où il n'existe pas de cinéma, c'était déjà en soi un pari.  Un festival qui se risque sur des films atypiques, hors-du temps, ce n'est pas moins audacieux. Au programme, une rétrospective, et une compétition arbitrée par un jury culte, forcément.

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Comment classer des films qu'on ne saurait ranger dans aucune catégorie, quis ont pour certains des navets, pour d'autres, de purs chefs d'oeuvres ? Le débat qu'ils suscitent leur permet au moins d'éviter de sombrer dans les ornières de l'oubli. "Et puis un jour, certains films finissent par être reconnus « culte » par tous, écrit Karl Zéro qui préside le festival. Comme un bon vin, ils se sont affinés, presque divinifiés en mûrissant, leur aura dépasse finalement l’œuvre elle-même... On cite leurs répliques, ils font autorité, ils sont une référence, un passage obligé. Ils font partie de l’inconscient collectif, du patrimoine, ils sont... un “culte”, au sens religieux du terme".

Karl Zéro : un festival du film culte, dans une ville culte

©France 3 Normandie
(propos recueillis par Laurent Quembre)



Une rétrospective, et une compétition


Pour une première, le festival a donc choisi de planter le décor, en proposant une rétrospective de ce qui, aux yeux de ses fondateurs, définit le "culte". Karl Zéro l'admet, "dans le culte, il y a de tout", parfois même de très mauvais films, "mais ils sont tellement grotesques qu'on les regarde avec plaisir !" Ce qui les caractérise avant tout selon le président du festival, c'est leur côté "politiquement incorrect" : Karl Zéro aime ces films "où l'on appelle un chat un chat. Qui oserait aujourd'hui écrire des dialogues comme le faisait Michel Audiard ?"

D'ailleurs, le public qui était appelé à choisir les films de la rétrospective surle site internet a plébiscité Les tontons flingueurs, et Le Père-Noël est une Ordure : "Triomphe, donc, de l'humour grinçant et bon-enfant, du dialogue acéré, du décalage. Constat aussi de l’amour du public pour la comédie francophone.". Le festival a aussi programmé des films entrés dans le patrimoine du cinéma comme Les Galettes de pont-Aven, ou La Nuit Américaine, et des inclassables comme Dikkenek. "Ce sont des films que les gens ont d'abord vu à la télé, souligne Karl Zéro. C'était bien de les diffuser sur grand-écran pour que les gens voient ce que ça donnait quand on les découvrait au cinéma".




La compétition rassemble des films qui ne sont pas encore sortis au cinéma. "On a mouillé la chemise, assure Karl Zéro. Il fallait proposer des films qui sont, à notre goût cultes", ou qui le deviendront. Et il a aussi fallu convaincre des distributeurs de venir montrer des oeuvres das un festival naissant. mais la promesse d'une estampille "Culte" sur l'affiche du film vainqueur a peut-être fait la déifférence. A moins que ce ne soit la composition du jury, présidé par Jean-Pierre Marielle, et composé, de personnalités comme Arielle Dombasle ou Joey Starr.

Le programme, les horaires sur le site internet du festival



 

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