Le groupe Forvia (ex-Faurecia) qui emploie 1 200 personnes à Caligny, dans l'Orne, pourrait supprimer jusqu'à 10 000 postes en Europe sur cinq ans, a-t-il annoncé le 19 février. Les salariés de Caligny ne savent pas si leur site est concerné et appellent à la "responsabilité sociale" du groupe.
Avec 1 200 emplois directs, l'usine Forvia (ex-Faurecia) de Caligny, dans l'Orne, est le plus gros employeur privé du bassin de Flers. L'équipementier automobile a annoncé, le 19 février, dans son bilan 2023, qu'il pourrait supprimer jusqu'à 10 000 postes en Europe sur cinq ans, sans préciser si le site ornais est concerné.
Forvia, qui emploie 75 000 personnes en Europe, affiche pour 2023 un chiffre d'affaires de 27,5 milliards d'euros, en hausse depuis un an. Mais "les dernières prévisions tablent sur une croissance quasi nulle de la production automobile européenne entre 2023 et 2030", précise l'industriel, qui ajoute qu'il "doit prendre les mesures appropriées pour renforcer la compétitivité et l’agilité de ses opérations européennes et atteindre une rentabilité nettement supérieure".
Les syndicats stupéfaits
"On a pris connaissance avec stupéfaction de ce projet de supprimer 10 000 emplois, sous prétexte de réduire les coups. On n’a pas plus d'éléments. L'annonce a été faite, on était au courant de rien", confie Noël Djezairi, salarié de l'usine de Caligny et délégué syndical central de la CGT.
"On exprime notre profond désaccord et notre opposition à cette décision. Elle mettra à l'avenir en péril l'investissement, le développement, notre capacité à innover. Forvia a une responsabilité sociale", poursuit-il. En 2021, l'usine a inauguré deux nouvelles lignes de production.
Installée à Caligny en 2009 sous le nom Faurecia, mais présente dans l'agglomération flérienne sous différents noms depuis l'après-guerre, l'usine est spécialisée dans la construction de mécanismes de sièges automobiles. Elle est devenue un site du groupe Forvia après la fusion, en 2021, de Faurecia avec l'équipementier allemand Hella.