Le courrier tant redouté de l'Agence Régionale de Santé (A.R.S) est parvenu cette semaine. L'Unité de Surveillance Médicale Continue fermera bien en 2018. Les syndicats redoutent les conséquences en chaîne dans un établissement déjà fragilisé .
"Certes, on pourrait nous dire que ce ne sont que huit lits, mais ils sont destinés à des patients dont le pronostic vital est engagé. Sans cette unité, on se pose de sérieuses questions sur l'avenir". Marielle Kherardy, la déléguée CGT de l'hôpital ne se faisait plus guère d'illusions sur le devenir de ce service. Depuis un an, l'Agence Régionale de Santé ne le finançait plus : elle ne versait plus que les 1300 € par jour et par lit attribués à un service de médecine classique, quand une Unité de Surveillance Médicale Continue perçoit normalement 2600 €. L'hôpital payait donc lui-même la différence, ce qui revenait... à creuser encore un peu plus son déficit.
Un récent rapport de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie estimait que l'activité était à peine suffisante pour maintenir deux ou trois lits. Or, la réglementation ne permet pas de maintenir une telle unité en dessous de quatre lits. Implacable. L'Agence Régionale de Santé a donc imposé la fermeture, ce que nous confirme le maire de Vire, Marc Andreu-Sabater qui préside le conseil d'administration de l'hôpital.
"On s'inquiète forcément, parce que cette unité fonctionne avec un urgentiste. On se demande donc si cela ne va pas avoir des conséquences pour le service des urgences", explique la déléguée CGT de l'hôpital. "Et on se pose des questions concernant les services de médecine. Est-ce qu'on va pouvoir attirer des médecins sans la présence rassurante d'une telle unité ? Et est-ce que des médecins prendront le risque d'accueillir certains patients s'ils ne peuvent plus s'appuyer sur ce service qui assure une surveillance constante ?".
Quel avenir pour l'hôptal de Vire sans son Unité de Surveillance Médicale Continue ? Reportage tourné le 31 octobre 2017 (Pierre-Marie Puaud / Charles Bezard)