Premier film en compétition, le long-métrage de Matt Ross, "Captain Fantastic" a été très applaudi par le public. Le personnage principal est incarné par Viggo Mortensen.
Premier film en compétition, "Captain Fantastic", de Matt Ross, a fait forte impression samedi au festival du cinéma américain de Deauville.
Très applaudi par le public dans la grande salle du Centre international de Deauville (CID), le deuxième long métrage de l'acteur Matt Ross (remarqué dans la série américaine "Big Love") devrait séduire le jury du festival, présidé par l'ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.
Vie dans les bois
Incarné par l'acteur américano-suédois Viggo Mortensen, 58 ans ("Le seigneur des Anneaux"), Ben, père de famille charismatique, fait vivre dans les bois, à la dure et à l'écart de la société, sa femme et ses six enfants.Cette vie à la fois sauvage et érudite est aux antipodes du way of life américain de surconsommation et de divertissement à outrance. Les enfants apprennent à la fois la chasse du gibier au couteau, l'escalade et la course en montagne et se voient inculquer de solides connaissances livresques en philosophie, politique, médecine etc, une éducation qui fait d'eux des jeunes totalement autonomes mais aussi complètement déconnectés de la réalité américaine.
Chaque année en décembre, plutôt que de fêter Noël, la famille célèbre... l'anniversaire du grand linguiste américain Noam Chomsky, 87 ans, très engagé à gauche.
Fissure
Tout se fissure quand la mère, Leslie, à la fois admirative de son "Fantastic" compagnon, sans pour autant être une adepte à 100% de ses convictions, doit être hospitalisée pour des problèmes neurologiques qui vont la pousser au suicide.L'unité familiale vole alors en éclats et le père est accusé par un de ses fils d'être responsable de la mort de leur mère.
Le clash avec l'Amérique réelle va se produire au moment de l'enterrement de la mère organisé par les grands-parents, que la petite tribu va tenter d'empêcher, Leslie ayant choisi par testament une crémation bouddhiste.
"Forte tonalité politique"
Tout en ne niant pas la forte tonalité politique de son film, Matt Ross "n'entend pas délivrer un message", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse, laissant les spectateurs libres de leur propre interprétation, préférant mettre en avant "le drame humain" qu'il a imaginé.Très critique à l'évidence du capitalisme américain, Matt Ross n'a pas pour autant "un modèle de rechange", a-t-il précisé, tout en étant favorable à une nette séparation entre le monde politique et celui des affaires.
Le festival de Deauville se tient jusqu'au dimanche 11 septembre et présentera au public 37 films, dont 14 en compétition.
Reportage de Jacques Perrotte, Sabine Daniel, Jean-Michel Guillaud, Christophe Meunier, Bruno Munch et Fabrice Uguen. Intervenants : Audrey Pulvar, présidente du jury révélation du festival du cinéma américain de Deauville - Frédéric Mitterrand, président du jury du festival du cinéma américain de Deauville - Samuel Prat, directeur du festival Off-Courts de Trouville-sur-mer.
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