Diversement apprécié par le public de Deauville, le dernier film de Kelly Reichardt, "Certain Women" présenté hier en compétition, a pourtant été bien reçu par la critique américaine.
A Deauville, comme dans beaucoup de festivals, il y a le point de vue du public et celui de la critique de cinéma.
Si le dernier film de Kelly Reichardt, "Certain Women", adapté de nouvelles de Maile Meloy, a destabilisé, voire parfois ennuyé les spectateurs français (voir ci-dessous), son précédent film, "Night Moves", avait reçu le Grand Prix à Deauville en 2013.
Film râté ou incompris ? Certains prennent sa défense.
#CertainWomen ne méritait pas un accueil aussi froid. On dirait que le public de #Deauville2016 découvre le cinéma de Kelly Reichardt
— Fabien Randanne (@fabrandanne) 3 septembre 2016
Chez lui, aux Etats-Unis, "Certain Women" a reçu un très bel accueil, notamment lors de sa présentation il y a quelques mois au festival du cinéma indépendant de Sundance.Ah Kelly Reichardt, toujours au top. Bon accueil glacial ici à Deauville. (Ça n'avait pas empêché Night Moves d'avoir le Grand Prix hein !).
— Hendy Bicaise (@hendicaise) 3 septembre 2016
"The Hollywood Reporter", la revue de référence des professionnels du cinéma aux Etats-Unis, a décrit le film de Kelly Reichardt comme "l'oeuvre du cinéaste en pleine possession de ses moyens", tout en notant que le film apparaissait parfois "un brin académique et aride".
Dans "Variety", l'autre grande revue américaine de cinéma, "Certain Women" est décrit de manière tout à fait élogieuse. Pour le critique Guy Lodge, le film est une "exceptionnelle étude de caractère de trois personnages féminins" qui confirme que Kelly Reichardt est bel et bien "la plus discrète des grandes cinéastes américaines."
En France, peu de critiques ont été pour l'instant publiées. Les Inrockuptibles décrivent le film comme "mélancolique et cotonneux" et confie que ""Certain Women" capture avec pudeur et tendresse les enjeux affectifs de ses personnages, en esquissant en creux une réflexion sur ce que c’est que d’être une femme aux Etats-unis aujourd’hui".
L'oeuvre de Kelly Reichardt est marquée par une entreprise de démystification de l'Amérique et par le désenchantement de toute une génération. Son cinéma n'en reste pas moins celui de l'intime ("Wendy and Lucy"), au plus près des personnages.
Entretien (en anglais) du Hollywood Reporter avec la réalisatrice :