La jeune femme de 28 ans, figure de proue des gilets jaunes à Caen, a été prise à partie par des manifestants, samedi 1er décembre. Elle raconte cet épisode tendu.
C'est un épisode qui illustre les divisions qui parcourent les rangs des gilets jaunes normands. Chloé Tessier, 28 ans, et porte-parole officieuse du mouvement contestataire à Caen, a été chahutée samedi 1er décembre alors qu'elle prenait la parole devant les manifestants rassemblés sur la place du théâtre.
"Je me fais menacer, insulter de manière de plus en plus virulente sur les réseaux sociaux. Hier (samedi), la tension était très palpable. La manifestation avait été déclarée en préfecture et cela n'a pas plu à certains de marcher comme des moutons derrière la police. À un moment, des personnes ont voulu m'arracher le mégaphone des mains. La tension montait, montait et les gilets jaunes qui font notre service d'ordre m'ont dit qu'il fallait que je parte, car ça allait dégénérer", raconte Chloé Tessier à France 3 Normandie.
Pour la jeune femme de 28 ans, ces tensions ne sont pas le signe d'une division du mouvement, mais plutôt d'une colère qui n'en finit plus de grossir. "On est tous d'accord sur le fond, mais pas sur la forme. Certains se sentent tellement humiliés par l'Etat qui ne les écoute pas, qu'il leur faut un bouc émissaire. Certains prônent des actions coup de poing et quand ils me voient avec le préfet ou avec Hervé Morin, ils ne comprennent pas", ajoute t-elle.
Chloé Tessier affirme cependant qu'elle continuera à s'investir dans le mouvement des gilets jaunes à Caen.
"On ne veut pas des gens qui négocient pour l'ensemble du mouvement"
Sur les réseaux sociaux de nombreux internautes avaient critiqué la réception par le préfet du Calvados de Chloé Tessier et Timoléon Cornu, les deux porte-parole des gilets jaunes du département, le 27 novembre. "Pas besoin d'être reçu, ni les uns, ni les autres ! C'est par la rue que la négociation doit se faire...", écrivait par exemple une certaine Jacqueline sur Facebook."On ne veut pas des gens qui négocient pour l'ensemble du mouvement. Il doit y avoir juste des porte-parole qui rapportent ce que disent les manifestants", nous confiait pour sa part, David Guéry, administrateur de la page Facebook "Stop taxes #76", à la sortie de la rencontre entre des gilets jaunes et Hervé Morin, président de la région, le 1er décembre.