Les libraires veulent rester des acteurs incontournables dans la transmision de la culture malgré la fermeture de leurs commerces au public. "Click and collect", envois par la poste ou livraisons à domicile, les libraires ont encore des idées pour continuer de vous faire aimer la lecture.
A Fécamp, la librairie Banse affiche fièrement son âge sur sa devanture.
Fondé en 1833, ce commerce du livre a 87 ans d'existence, alors ce n'est pas un confinement de plus qui va le faire vaciller.
45 000 volumes se partagent des linéaires de rayonnages, sur 220 m2 dédiés à la culture...cette librairie a déjà dispensé ses bons conseils de lecture à plusieurs générations de cauchois et de touristes, et entend bien continuer malgré cette fermeture temporaire.
Le livre est il un bien de première nécessité ?
Oui s'écrient les amateurs de culture, de rêverie, d'histoires sans fin, non en a décidé le gouvernement en ordonnant la fermeture des librairies pendant le confinement.Pour ne pas subir la situation, les libraires s'organisent.
A Fécamp, Nathalie Fleur continue de virevolter entre ses livres et à recevoir ses clients lorsqu'ils viennent récupérer leur commande.
La libraire a mis en place un système de "click and collect", déjà utilisé par de nombreuses enseignes de prêt à porter en temps normal.
La librairie se fait virtuelle, et si vous n'avez plus le plaisir de feuilleter l'objet livre, le sentiment est seulement différé. Vous choisissez votre ouvrage sur le site internet de la librairie Banse, et prenez un rendez vous pour le récupérer sur place.
Les lecteurs se sont rapidement acclimatés.
C'est génial et vraiment important. Sans livre, le confinement va être trop long. Là on regarde sur leur site internet le stock de la librairie, et on choisit notre livre. Et s'il n'est pas en stock on le commande. dans les deux cas on prend rendez vous et on vient le chercher !
L'annonce de ce second confinement a été moins soudain que le premier, ce qui a permis à la librairie de rester ouverte jusqu'à 20H30 la veille de la fermeture, un temps précieux mis à profit par les clients.
Il faut dire que la partie n'était pas gagnée. En décidant que les librairies n'étaient pas des commerces de première nécessité et devaient donc fermer le temps du confinement, le gouvernement mettait en place une forme de concurrence déloyale. Les supermarchés toujours ouverts pouvaient continuer de vendre des livres dans leurs rayonnages, et les grands groupes d'achat et de vente en ligne pouvaient allégrement se goinfrer.Ils ont fait un stock de livres incroyables ! La première fois ils s'étaient fait prendre au dépourvu, on avait fermé de façon brutale. Là les gens en ont profité, c'était apaisant et encourageant pour traverser ce moment difficile
Injuste et incompréhensible !
Le gouvernement a donc décidé que les grandes surfaces devaient fermer d'ici à mercredi 4 novembre, leurs rayons de produits "non essentiels".
Si la notion de "produits non essentiels" n'est pas mieux comprise, celle de concurrence déloyale a été entendue.
"Fermer les librairies, c'est se priver du meilleur bataillon pour affronter l'obscurantisme", ainsi s'exprime François Busnel, le présentateur de "la Grande Librairie" qui soutient le Syndicat de la Librairie Française, qui a lancé une pétition à l'attention d'Emmanuel Macron, pour demander leur réouverture.A partir du moment où le livre n'est pas considéré comme un bien de première nécessité, il est évident que personne ne devait en vendre. Il se trouve que certains commerces en ligne vous proposent de vous livrer...ça pose un vrai problème de concurrence déloyale.
Pétition que signera peut être Edouard Philippe ? L'ancien premier ministre et actuel maire du Havre soutient déjà les librairies.