Anachroniques pour certains, modernes pour d'autres. Les contournements routiers sont censés désengorger les grandes villes. Rouen, Saint-Lô, Cherbourg...Les projets - nombreux en Normandie - reviennent sur le devant de la scène à la faveur des élections départementales et régionales.
Rouen : un contournement très politique
C'est le projet de contournement le plus ambitieux en normandie. A Rouen, une autoroute payante de 41 km doit permettre de décongestionner l'agglomération. Son coût avoisinne le milliard. C'est un serpent de mer. Un projet vieux de plusieurs décennies et que l'Etat avait déclaré d'utilité publique.
Mais en février dernier, le président socialiste de la métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol annonce qu'il se retire du projet qui, dit-il "appartient au passé".
htt10158770692472900ps://www.facebook.com/nicolas.mayerrossignol/posts/Je reconnais avoir sous-estimé l'importance des enjeux écologiques et notamment l'artificialisation des sols qui découlerait de ce projet. Je change d'avis parce que le monde change. Ce projet n'est pas soutenable, 5 ans après l'accord de Paris".
Le département de Seine-Maritime et la région pilotée par la droite de Hervé Morin ont depuis décidé de mettre la main au pot, en apportant les 66 millions que la Métrople s'était engagée à verser. Pour le secrétaire régional d'Europe Ecologie Les Verts, Guillaume Hédouin, "Hervé Morin tente, sur ce dossier un passage en force et en fait un sujet politique. En opposant les modernes et les anciens à savoir le PS et les écologistes.
Cherbourg : un projet qui renait de ses cendres
Vieux de plusieurs décennies, le projet de contournement ouest de Cherbourg fait lui l'objet d'un relatif consensus entre le parti socialiste au pouvoir à Cherbourg et la droite à la tête de la Communauté d'agglomération du Cotentin (CAC). Son président, David Margueritte, a confirmé récemment vouloir donner un coup d'accélérateur à ce chantier estimé à 70 millions d'euros.
L'objectif de ce contournement est notamment de fluidifier la circulation en centre-ville. La baisse du trafic dans le quartier de la gare pourrait atteindre 30%.
A Cherbourg comme à Rouen, l'idée d'un report systématique du trafic fait débat. "La création de routes supplémentaires ne répartit pas les flux, elle en génère de nouveaux", explique Guillaume Hédouin. Il se réfère notamment à la théorie dite du trafic induit popularisée notamment par le spécialiste des mobilités, Frédéric Héran. EELV craint également pour la ceinture verte cherbourgoise. "On va durablement modifier le paysage de bocage qui enserre l'agglomération".
Un argument que réfute David Margueritte. "Ce projet a été repensé depuis son 1er tracé en 2010. Une époque pas si lointaine mais où la question du rognement du foncier et des terres agricoles ne se posait même pas. Nous n'en sommes plus là".