Coronavirus - confinement : plusieurs plages sont interdites au public en Normandie

Avec le retour du soleil en Normandie, beaucoup ont voulu profiter des plages. Une forte affluence qui n'est pas compatible avec les réègles de confinement établies pour lutter contre le coronavirus. Plusieurs communes ont dû employer la manière forte.

Ce mercredi 18 mars, le préfet du Morbihan, en Bretagne, a pris une décision radicale. Par arrêté, toutes les plages ainsi que les sentiers côtiers de ce département, qui abrite l'un des premiers foyers de coronavirus, sont interdites d'accès au public.  Seul les professionnels "dont l'activité nécessite un accès à ces lieux" y sont encore autorisés. Dans son arrêté, le préfet Patrice Faure fait "état de la "présence importante de personnes (promeneurs à pied ou à vélos, sportifs) sur la côte du Morbihan (...) laquelle génère un risque de diffusion du virus par des rassemblements de personnes  y compris en petits groupes".
Dans le sud, c'est l'accès aux plages de tout l'arc méditerranéen qui est désormais interdit à compter du jeudi 19 mars dans le cadre des mesures de prévention contre le nouveau coronavirus, a indiqué le préfet de la zone de défense et de sécurité sud, Pierre Dartout.

En Normandie, aucune préfecture n'a pour le moment (ce jeudi 19 mars) pris une telle décision. Mais certains maires du littoral ont pris les devants.
 


L'une des premières communes normandes à avoir interdit l'accès de sa plage est Sainte-Marie-du-Mont, dans la Manche. "On n’a plus le droit de s’y promener. La discipline doit s’appliquer, aussi bien à la ville qu’à la campagne", argumente Henri Milet, le premier magistrat de la commune dans les colonnes de nos confrères de Ouest-France. Ce jeudi 19 mars, toujours dans la Manche, c'est cette fois-ci la commune d'Agon-Coutainville qui a décidé d'interdire, "jusqu'à nouvel ordre", l'accès à la digue-promenoir, "en raison d’une trop grande fréquentation des promeneurs".
   

"La situation sanitaire exige beaucoup plus de rigueur de votre part"

Cette forte affluence, plusieurs habitants des côtes du Calvados en ont été témoins ces derniers jours à commencer par certains élus locaux qui s'en sont émus sur les réseaux sociaux. Les conseillers départementaux du canton de Cabourg, Béatrice Guillaume et Emmanuel Porcq, ont diffusé dés ce mardi un communiqué à l'attention des Cabourgeais mais aussi des propriétaires de résidence secondaire arrivés en nombre ce weekend. Mardi matin, avant midi, heure de mise en place du confinement de stade 3, les gares de la capitale étaient pleines de Parisiens fuyant en province.
 
Le mardi 17 mars, la Ville de Cabourg annonçait son intention de prendre, dés le lendemain, un arrêté visant à interdire l'accès à la plage.  "Vous êtes encore trop nombreux à ne pas respecter les consignes…La situation sanitaire exige beaucoup plus de rigueur de votre part."
 
"Je sais qu'il est difficile de comprendre que notre belle plage soit interdite mais ce sont les règles qui s'imposent à tous. Nous devons limiter nos déplacements", rappelle sur sa page Facebook Tristan Duval, le maire de Cabourg.
 

Carte des plages interdites au public en Normandie pour limiter les risques de contagion du coronavirus


"Des inconscients mettent en danger la vie d'autrui"

Le lendemain, c'est le maire de Merville-Franceville, Olivier Paz, qui s'emportait sur les réseaux sociaux, fustigeant l'inconscience et l'attitude de nombreux promeneurs. L'accès à la plage de cette commune du Calvados est interdite depuis ce jeudi 19 mars par arrêté municipal.
 
Même cause même conséquence à Courseulles-sur-Mer. La station balnéaire du Calvados a dû elle aussi fermer l'accès à sa plage et à sa digue par arrêté municipal ce mercredi 18 mars. "Malgré ce beau soleil, merci de respecter les consignes de confinement dans le respect de tous", indique le communiqué publié par la commune sur sa page Facebook.
  D'autres plages sont d'ores et déjà interdites au public dans la région. Cest notamment le cas de Veules-les-Roses en Seine-Maritime, depuis ce jeudi, midi, et de Villers-sur-Mer, dans le Calvados, où les gendarmes verbalisaient les promeneurs mercredi après-midi. Les communes, évoquées dans cet article pourraient bientôt ne plus être des exceptions. En milieu de journée, ce jeudi, la préfecture du Calvados annonçait ainsi qu'elle durcissait les contrôles sur le littoral.
 


Le bain de mer glacé, une "nécessité médicale" ?


Il y a comme un air de vacances. Mais l'insouciance est loin. Mardi dernier, les plages de la côte fleurie ont été prises d'assaut. Tout le monde voulait profiter des premiers rayons de soleil du printemps. Mais dés le lendemain, ce mercredi, la gendarmerie a ramené les badauds à la réalité. Interdiction de sortir de chez soi sans motif valable : pour rejoindre sa famille, pour aller travailler, pour sa santé, ou pour faire ses courses. Des gendarmes sont venus faire respecter la consigne à Villers-sur-mer. Mais sur les deux kilomètres de plage de Villers, ce n'est pas chose simple.
 


Globalement, les résidents ont leur attestation de déplacement dérogatoire avec eux. Mais chacun invoque de bonnes raisons pour pouvoir profiter de la mer. Certains invoquent même une « nécessité médicale » pour prendre un bain de mer glacé. D'autres ont trouvé une parade à l'interdiction de se déplacer. Ils font leurs courses, et un petit détour par la plage, avec leurs sacs remplis. Pour profiter un peu de l'air du large.
 

Villers-sur-mer est une de villes qui compte le plus grand nombre de résidences secondaires. Il y en aurait près de 7500 ! De 2800 habitants, la commune passe à près de 30.000 résidents l'été. Voilà qui pose problème. Surtout pour le ramassage des ordures ménagères. L'été, la ville fait appel à un renfort d'agents municipaux pour faire face à l'augmentation du volume des déchets. Nous sommes encore officiellement en hiver. Mais les stations balnéaires font déjà le plein.
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