Yves de Daruvar, dernier compagnon de la Libération ayant servi au sein de la 2ème Division blindée du général Leclerc, est décédé lundi à l'âge de 97 ans.
Sa disparition porte à cinq le nombre de compagnons de la Libération encore en vie, dont Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, sur les 1 038 qui s'étaient engagés au sein de la France libre pendant l'Occupation allemande.
Après les décès de Claude Raoul-Duval, dernier pilote vivant des FFL (et oncle de mon ami Eric) et d'Yves de Daruvar, dernier de la 2e DB de Leclerc, il n'y a plus que 5 compagnons de la Libération encore vivants
— Eric Anceau (@Eric_Anceau) 28 mai 2018
Pensons à eux et aux 1033 déjà partis ! pic.twitter.com/SuUQ2SS7lg
Dans un communiqué de l'Elysée, Emmanuel Macron salue la mémoire d'Yves de Daruvar, exprimant "à nouveau la gratitude de la Nation pour ses actes d'héroïsme".
Issu d'une vieille famille de la noblesse hongroise, Yves de Daruvar est né le 31 mars 1921 à Istanbul. Émigré en France avec sa famille, il prépare le concours de l'École coloniale lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en septembre 1939. Refusant la défaite et l'armistice, il parvient alors à embarquer clandestinement à Saint-Jean-de-Luz, le 21 juin 1940, sur un bateau rapatriant des troupes polonaises en Angleterre. Il s'engage dans les Forces françaises libres à Londres le 1er juillet 1940. Il combattra durant ces cinq années pour la libération de la France sous sa nationalité hongroise.
Promu aspirant, puis affecté à la 1ère Compagnie de découverte et de combat du Régiment de Tirailleurs sénégalais du Tchad, il participe avec elle à la première campagne du Fezzan (février-mars 1942) sous les ordres du général Leclerc. Il prend part aux campagnes de Tripolitaine et de Tunisie en 1943 où il est blessé deux fois. Il rejoint ensuite le Régiment de marche du Tchad et part pour l'Angleterre avec l'ensemble de la 2e DB pour prendre part à la campagne de France. Il débarque en Normandie début août 1944, où il prend le commandement d'une section. Après la libération de Paris, il est de nouveau très grièvement blessé le 17 septembre 1944 à Châtel-sur-Moselle, ce qui lui interdit de reprendre le combat.
Naturalisé français en novembre 1944, le lieutenant Yves de Daruvar reprend ses études à l'École coloniale d'où il sort major. Sa carrière le conduira à Madagascar, en Mauritanie, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Sénégal et en Somalie, avant d'être
Haut-commissaire de la République aux Comores de juillet 1962 à janvier 1963. Il rejoindra ensuite le Commissariat à l'Énergie atomique où il oeuvrera jusqu'à sa retraite.