La tendance est nationale : on a fait moins de bébé en France, au mois de juin. C'est en tout cas le constat que dresse l'INSEE dans une étude publiée ce jeudi 1er août. Et c'est en Normandie que la chute du nombre de naissances est la plus brutale... Explications.
Mais où sont les bébés normands ? Déjà grands, probablement. En juin 2024, la Normandie est la région qui enregistre la plus forte chute du taux de natalité en France, avec un recul de 14% par rapport à l'année dernière, presque le double de la baisse nationale (- 7,9%).
Regardez ce décryptage préparé par E. Rouard & B. Belamri :
Un quart de naissances en moins en 10 ans
Dans le détail, sur les 6 premiers mois de l'année, la baisse du nombre de naissances a été constante en France par rapport au premier semestre 2023 (- 3,5% dans la Manche, - 4,5% dans le Calvados, - 5,5% dans l'Orne et - 6% dans l'Eure), sauf en Seine-Maritime où le recul reste moindre (- 1%).
Sur 10 ans, en revanche, tous les départements affichent une baisse majeure du taux de natalité. C'est dans l'Eure (- 26,26%) et dans la Manche (- 24%) que l'on observe la plus grosse chute.
"Cela fait 5 ou 6 ans que la natalité baisse franchement, là c'est de plus en plus", observe Célia Levavasseur, pédiatre au centre hospitalier du Belvédère, à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime). "On a eu un creux au mois de juin-juillet. Cela concerne toutes les maternités de notre région."
Du réchauffement climatique à Gaza...
Pourquoi cette baisse du nombre de naissances ? Il y a 9 mois éclatait la guerre à Gaza. Une source d'angoisse qui, cumulée à d'autres freins pour fonder une famille, pourrait - potentiellement et partiellement - expliquer cette pénurie de bébés.
#Naissances 👶 | Juin 2024 : Une baisse des naissances qui s’accentue
— Insee (@InseeFr) August 1, 2024
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En Normandie, "on est une région peut-être à risques. Il y a beaucoup de femmes qui, enceintes, ont eu peur au moment de Lubrizol. L'éco-anxiété joue énormément", relève Célia Levavasseur. "On a aussi des femmes qui travaillent et ont des niveaux d'études parfois supérieurs aux hommes et qui, dès qu'elles ont un enfant, voient leur carrière s'effondrer... Donc elles ne veulent pas prendre ce risque."
Depuis quelques jours, les maternités se remplissent de nouveau. Mais ce léger rebond ne suffira pas à inverser la tendance déjà bien ancrée dans notre région.