Don de plasma. Les besoins sont exponentiels : “c’est très angoissant pour les patients, pour les immunodéprimés, ces dons sont essentiels"

Le don de plasma est moins connu que le don de sang. Pourtant l'EFS - l'Etablissement Français du sang a besoin de 60 000 donneurs supplémentaires sur tout le territoire. La raison ? Les patients sont de plus en plus nombreux à avoir besoin en médicaments dérivés du plasma. Qu'en est-il en Normandie ?

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"On a toujours prélevé du don de plasma", relève le docteur Sandrine Van Laer, porte-parole de l'EFS Normandie. Cependant, la France est encore extrêmement dépendante par rapport au marché international. Aujourd’hui, l’enjeu "c’est la souveraineté nationale, car les besoins sont exponentiels"

De plus en plus de maladies auto-immunes

Pour rappel, une maladie auto-immune est due à un dérèglement du système immunitaire qui se met à "attaquer" l'organisme qu'il doit normalement protéger. Ce type de pathologie est varié, cela va du psoriasis, au diabète de type 1, sclérose en plaques, vitiligo... La liste est malheureusement longue. Ajoutées à cela, les maladies neurologiques chroniques qui sont de plus en plus fréquentes, et, qui nécessitent aussi une demande en plasma grandissante. Les patients sont traités très régulièrement, la réserve est donc sous tension. 

Cette partie liquide du sang de couleur dorée est vital pour certains patients, car il contient des protéines et des anticorps comme les immunoglobulines, ou encore l'albumine, "qui ont intérêt thérapeutique majeur" avance la porte-parole.

La demande est mondiale et chaque pays doit y répondre 

Pour le moment, cette fameuse matière première manque “c’est très angoissant pour les patients, pour les immunodéprimés, ces dons sont essentiels" relève-t-elle

J’incite tout le monde à venir dans une maison du don. On prendra le temps de vous expliquer. Cela passe par des tubulures et on voit entièrement le prélèvement. On prélève de la même manière qu’un don de sang.

Docteur Sandrine Van Laer, directrice adjointe de l’EFS Hauts-de-France – Normandie et porte-parole EFS

Un prélèvement qui est moins fatiguant

Du côté pratique, le don de plasma nécessite une trentaine de minutes de plus que le don du sang. Cependant, tout le cheminement est identique à ce dernier. Les globules rouges, les plaquettes, les globules blanc seront restitués au donneur, "c’est un prélèvement qui est moins fatiguant. Quand on a la chance d’être en bonne santé", rappelle la porte-parole. 

Le volume prélevé dépend du sexe, du poids et de la taille de la personne. Le prélèvement contiendra 90% d’eau, il faut donc impérativement s’hydrater. Les dons peuvent être effectués toutes les deux semaines. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’on ne peut pas donner son sang  - en raison d’une petite anémie par exemple - qu’on ne peut pas donner son plasma.

Donner son plasma, c’est un moment assez privilégié, un moment à soi. C’est un geste essentiel.

Docteur Sandrine Van Laer, directrice adjointe de l’EFS Hauts-de-France – Normandie et porte-parole EFS

Comment expliquer ce manque d'intérêt ? 

60 000 nouveaux donneurs, est-ce trop ambitieux ? Non ! La réponse est immédiate : "les patients en ont besoin, c’est à nous de motiver, d’expliquer, et les besoins vont continuer d’augmenter”

Comment expliquer ce manque d'intérêt, surtout auprès des jeunes générations ? La période Covid serait passée par là... Avec la fermeture des établissements scolaires, “on a perdu quelques années, on peine à redéployer des collectes". La praticienne pointe un manque d’information… Pourtant, les jeunes sont enthousiastes, mais il faut plus les fidéliser, "l’héritage familial fonctionne, mais ce n'est pas assez". Les personnes, plus anciennes, fidèles, ne seront bientôt plus en âge de donner, et, la nouvelle génération a donc du mal à franchir le pas.

Par ailleurs, le Docteur Sandrine Van Laer rappelle que le territoire peut compter sur des associations qui œuvrent sur le terrain, "elles sont extrêmement dynamiques et impliquées, elles sont notre relais". Mais c'est loin d'être suffisant... " Il y a toujours une excuse", pour ne pas se rendre dans les maisons de dons.

Pour rappel, en France, il n’y a que 4% qui sont en âge de donner leur sang, qui donne. 

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