Fin 2018, la Normandie comptait 165 620 demandeurs d'emploi de catégorie A, un chiffre en légère baisse. En parallèle, on estime à 10 000 le nombre d'emplois ne trouvant pas de candidat. Ce constat n'est pas une nouveauté, mais il mérite qu'on s'y arrête.
Agents d’entretien, aides-soignantes, infirmiers, serveurs, cuisiniers, charpentiers, couvreurs, soudeurs, marins-pêcheurs… Tous ces métiers recrutent en Normandie mais les candidats manquent à l’appel.
Combien y a- t-il d’emplois non pourvus en Normandie ? 10 000 peut-être même 15 000, un paradoxe dans une région qui compte plus de 165 000 personnes sans emploi et dans une région qui affiche le meilleur taux de croissance du pays (+8% en 2018 selon le rapport annuel publié par la Banque de France).
Pourquoi est-il aussi difficile de trouver des candidats ?
Des métiers peu valorisés, des horaires difficiles, des salaires à peine au dessus du smic, dans ces conditions, comment réussir à convaincre les jeunes d’accepter un job ?La Normandie compte plus de 20% de jeunes de moins de 25 ans sans emploi, la région qui a fait de l’apprentissage une de ses priorités affiche fièrement 23 000 élèves, en progression d’un millier l’an dernier.
L'avis des Normands sur l'emploi en Normandie
D'après le baromètre des Territoires 2019 publié par Elabe en février dernier, les Normands estiment majoritairement (59%, soit 5 points de plus que la moyenne nationale) qu'il est de plus en plus difficile de trouver un emploi dans l'endroit où ils vivent. Ils disent également que lorsque les commerces ferment ils trouvent difficilement un repreneur (49%, +5), et seuls 42% (-9) considèrent que leur quartier est attractif pour de nouveaux habitantsUn appel à la main d’oeuvre étrangère
Le "maçon polonais" ou le "médecin espagnol" sont parfois la solution pour combler ces postes qui ne sont pas pourvus mais la recherche d’employés touche désormais des secteurs de pointe comme le numérique.
La Normandie est la région où les intentions d’embauche ont progressé de 25% l’an dernier (insee) avec des investissements étrangers qui ont bondi de 62%, soit quatre fois plus qu’ailleurs. Certaines entreprises comme Naval Group à Cherbourg ont prévu de recruter 300 personnes cette année pour honorer notamment le contrat du siècle avec l’Australie : la commande de douze sous-marins Baraccuda pour un montant de plus de 31 milliards d’euros.
Une Semaine de l’emploi maritime pour attirer les jeunes
La filière maritime normande emploie aujourd’hui 57 000 personnes. Forte de 600 kilomètres de côtes, la région n’a pas encore exploité tout son potentiel et lance un appel aux jeunes en les invitant à embarquer dans ces métiers. Qu’il s’agisse de la construction d’éoliennes, du transport maritime, de la pêche ou de l’aquaculture, les intentions d’embauche se comptent par milliers même si l’avenir de l’économie normande se joue aussi de l’autre côté de la Manche dans l’attente de l’issue des négociations autour du Bréxit.► Retrouvez le programme complet de la semaine des métiers de la mer en Normandie
Dimanche en politique spécial emploi, 15 mars à 11h30
Pour débattre de cette thématique de l'adéquation entre chômage et emplois non pourvus, Franck Besnier reçoit cette semaine quatre invités sur le plateau de Dimanche en politique :Alain Morvan, Directeur de Naval Group
Sophie Leroy, Directrice de l’Armement Cherbourgeois
Stéphane Pugnat, Vice- président de l’UMIH 14, l'Union des Métiers des Industrie Hôtelières du Calvados
un représentant de Pôle Emploi – Normandie
Revoir Dimanche en politique spécial emploi ci-dessous :