Passionné de boxe, Anthony Boscher a décidé de monter sur le ring malgré sa maladie. Le Normand est atteint de la spondylarthrite ankylosante, une pathologie invisible et douloureuse qu’il veut dompter le temps d’un combat.
Rien ne semble pouvoir entamer son sourire et sa bonne humeur. Pourtant le Beuzevillais souffre d’un mal qui le ronge depuis maintenant 13 ans. Comme environ 200 000 Français, Anthony Boscher vit avec la spondylarthrite ankylosante, une maladie invalidante. Sa mobilité se dégrade et la douleur le tenaille sans relâche. "L’année dernière je me suis retrouvé bloqué dans mon fauteuil et je ne pouvais plus bouger. C’est ma femme qui m’aidait à me déplacer dans la maison. C’est à partir de là que j’ai dû me déplacer avec une canne au quotidien. À ce moment, je me suis dit que la maladie était là et que je devais faire quelque chose. Je faisais de la boxe avant et je voulais monter une dernière fois sur le ring avant que la maladie ne prenne encore plus d’ampleur".
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Sa rencontre avec le boxeur professionnel beuzevillais, Lancelot Proton de la Chapelle, va rendre ce rêve possible. Le sportif prend Anthony sous son aile à l’entraînement et lui propose de participer à un grand gala de boxe qu’il organisera à Rouen le 24 juin prochain. Au programme : 3 rounds de 2 minutes face à Thibault Porte un normand de 28 ans également touché par cette maladie.
"Anthony était très affaibli par sa maladie. Au fil des semaines il a vraiment évolué physiquement. Il a perdu 11 kilos et puis mentalement ce n’est plus du tout la même personne ! ", souligne satisfait son mentor sportif.
Prendre le contrôle
À quelques semaines du combat, les entraînements s’enchaînent et s’intensifient pour être prêt le jour J. "Je l’entraîne comme tous les autres. Malgré sa maladie il est capable de faire comme tout le monde mais il y a des jours où l’on s’adapte un peu plus selon ses douleurs", explique Lancelot Proton de la Chapelle.
Dans l’effort ses douleurs articulaires s’estompent, un court répit s’offre alors à lui. "Je n’ai plus mal du tout, c’est hyperparadoxal. Pendant l’entraînement je me sens bien, je sais qu'à chaque séance ça va être compliqué car il y a des exercices difficiles mais je sais aussi que ça me faire du bien à un instant donné. Ne plus avoir mal du tout, ça fait bizarre… Je sens une forme de légèreté" s'étonne Anthony Boscher.
Ses médecins ont exceptionnellement accepté d’encadrer ce défi qui accentuera inévitablement certains symptômes de sa pathologie. Une parenthèse dans un quotidien qui est rythmé par les soins.
"J’ai des antalgiques pour gérer la douleur, des décontractants musculaires et je me fais des injections toutes les deux semaines pour mon traitement de fond. Cela m’aide mais j’ai constamment mal. J’ai l’impression que mon bassin va se cimenter et que l’on me donne des coups de marteau sur les os !".
Il a appris avec le temps à surmonter psychologiquement cette souffrance invisible aux yeux du monde extérieur. Une force mentale sur laquelle il s’appuie pour rendre possible ce défi.
Quand j’ai mal sur le ring, je me dis on y va quand même ! Bien souvent c’est la maladie qui m’a dominé plus que l’inverse. Avec ce défi c’est moi maintenant qui prends le contrôle
Anthony Boscher
Son combat est une preuve de résilience et un message d’espoir alors que la recherche ambitionne de pouvoir mieux soigner cette maladie invisible à l’horizon 2030.