Béluga dans la Seine : "extrêmement amaigri", l'animal refuse de se nourrir, des vitamines vont lui être administrées

Le béluga, repéré mardi dans la Seine, est entré dans une écluse vendredi soir, près de Vernon (Eure). Une situation qui représente un "risque de stress supplémentaire" pour ce cétacé, qui refuse de se nourrir. Les opérations de sauvetage sont en cours.

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Le temps est désormais compté pour que le béluga, repéré mardi 2 août 2022 dans la Seine, ne connaisse pas la même fin tragique que l’orque au printemps dernier.

Les services de l’Etat, le Service Départemental d’Incendie et de Secours de l'Eure, la Gendarmerie Nationale, les Voies Navigables de France, l’Office Français de la Biodiversité, le Groupe Etude des Cétacés du Cotentin, le laboratoire PELAGIS et l’association Sea Shepherd sont mobilisés depuis plusieurs jours pour rechercher, observer et étudier l’animal afin d’adapter les mesures prises pour lui venir en aide.

L’animal est sauvage. Il a un comportement fuyant vis-à-vis des bateaux et ne répond pas aux tentatives de guidage. Il est amaigri mais reste rapide et tonique.", indique la préfecture de l'Eure dans un communiqué. 

Préfecture de l'Eure

Plusieurs tentatives de nourrissage 

L'association Sea Sheperd France est arrivée sur place vendredi 5 août. Après plusieurs tentatives de nourrissage, l'animal refuse pour l'instant les poissons qui lui sont proposés. "On aimerait bien qu'il mange, mais s'il ne réagit pas positivement ça va devenir compliqué", indique l'ONG au sujet de l'animal, désormais isolé dans l'écluse de Notre-Dame de la Garenne près de Vernon, à 70 km au nord-ouest de la capitale.

Sea Sheperd s'est montré pessimiste sur les suites possibles si l'animal ne se nourrit pas: "les vétérinaires spécialisés dans les bélugas nous disent qu'il faut agir vite, son état de maigreur étant très avancé, et le sortir de l'eau pour lui prodiguer des soins s'annonce très difficile".

Gérard Mauger, vice-président du Groupe d'Etude des Cétacés du Cotentin (GEEC) a continué d'observer le béluga vendredi. "Il a le même comportement qu'hier, très fuyant. Il fait de très courtes apparitions en surface, suivies de longues apnées", a indiqué M. Mauger. En s'approchant à une cinquantaine de mètres, "on a fait des enregistrements acoustiques, avec nos moteurs coupés, mais il n'a pas fait d'émissions sonores", a-t-il regretté.

Le béluga, qui mesure environ 4 mètres à l'âge adulte, est une espèce protégée de cétacé vivant habituellement dans les eaux froides et salées. "Ce qu'on ne sait pas c'est depuis quand il est dans la Seine. On sait seulement qu'il a parcouru au moins 160 km, peut-être plusieurs allers-retours. On ne le connaît que depuis le 2 août, c'est pour cela qu'il est difficile d'estimer combien de temps il peut encore tenir en eau douce", explique Isabelle Dorliat-Pouzet, secrétaire générale du préfet de l'Eure ce samedi 6 août. 

Des vétérinaires vont "examiner" le cétacé

 "Au moment où je vous parle, des vétérinaires sont en route pour venir sur site et examiner le béluga autant que possible et lui administrer, je vais le dire très simplement, des vitamines et des produits qui sont susceptibles de lui ouvrir l'appétit", a précisé la secrétaire générale de la préfecture de l'Eure. 

L'écluse, qui fait environ 200 m de long, est fermée et interdite à la navigation jusqu'à nouvel ordre. Parmi les hypothèses pour éviter que le cétacé périsse, figurent la réouverture "de l’écluse vers la mer, à 160 km, pour qu’il puise reprendre son chemin" ou le conserver dans le bassin "pour qu’il puisse reprendre de l’appétit".

Interrogée sur la possibilité de l'extraire du bassin, Mme Dorliat-Pouzet a répondu que ce n'était pas l'hypothèse privilégiée car les spécialistes ne sont pas certains "que le béluga soit suffisamment costaud pour supporter cette manipulation". Toute décision sera prise "dans l’intérêt de l’animal" et "aucune décision n'a encore été prise" alors que des analyses sont attendues, a répété la secrétaire générale de la préfecture.

Autre élément, "des petites taches" sont apparues qui peuvent être naturelles en raison de l'eau douce mais qui peuvent aussi signifier "d'autres difficultés", selon la même source. 

Dans les prochains jours, l’association Sea Shepherd, accompagnée de l’OFB, continuera une surveillance accrue de l’animal et l’ensemble des services publics et des associations concernées continuera à se réunir quotidiennement pour faire le point sur la situation. 

Les tentatives de transport de l’animal présentent pour l’instant trop de risques et ne semblent pas s’accorder avec l’exigence de préservation du bien être de l’animal.

Selon l'observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, il s’agit du second béluga connu en France après qu'un pêcheur de l'estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948.

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