Le temps est compté pour sauver le béluga qui évolue dans la Seine depuis une semaine. Le cétacé va être déplacé mardi 9 août dans un bain d'eau salée pour une période de soins avant d'être relâché.
Le béluga repéré il y a une semaine dans la Seine va-t-il pouvoir rejoindre son milieu naturel ? C'est en tout cas ce que semble être envisagé par les équipes sur place. "Il nous a semblé possible de réfléchir à un transport vers la mer", a indiqué Isabelle Dorliat-Pouzet, secrétaire générale de la préfecture de l'Eure et sous-préfète d'Evreux dans un point presse ce lundi 8 août. "Les vétérinaires et chercheurs ont indiqué que dans l'intérêt de l'animal, ça peut se tenter. Nous y travaillons ardemment."
Notre but serait de l'extraire le plus vite possible.
Isabelle Dorliat-Pouzet, secrétaire générale de la préfecture de l'Eure et sous-préfète d'Evreux
L'opération de la dernière chance
Jointe en fin de journée par téléphone, Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, nous confirme que l'animal "sera déplacé mardi 9 août dans un bain d'eau salée pour une période de soins", dans l'espoir de le relâcher ensuite.
"L' importante opération d'aujourd'hui consistera à transloquer le béluga qui est à plus de 150 km de la mer, vers un bassin d'eau salée, mieux adaptée à sa physiologie afin de bénéficier d'une surveillance médicale et de soins. Il s'agit de déterminer si le mal dont il est atteint et qui l'empêche de se nourrir est quelque chose sur quoi nous pouvons l'aider ou si son mal est incurable."
Plusieurs tentatives pour nourrir l'animal, "très amaigri" selon la préfecture, ont été faites ces derniers jours mais sans succès pour le moment, amenuisant de jour en jour ses chances de survie. Le béluga était dans un état stationnaire ce lundi. On n'observe "pas de dégradation de son état. Il reste alerte mais ne mange toujours pas", a indiqué à l'AFP la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.
Le cétacé, habitué des eaux froides et dont la présence dans ce fleuve est exceptionnelle, se trouve toujours dans l'écluse de Saint-Pierre-La-Garenne, dans l'Eure. Un séjour prolongé dans l'eau de l'écluse, chaude et stagnante par rapport à son milieu aquatique habituel, est préjudiciable pour son état de santé.
Une équipe de Marineland attendue
Une équipe du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), plus grand zoo marin d'Europe, est attendue en début de soirée dans l'Eure. "On suit les opérations depuis le début à distance (...) On avance pas à pas. Il n'y a pas de solution idéale, il faut peser le pour et le contre, analyser les avantages et les inconvénients" de chaque solution envisagée, a déclaré à l'AFP Isabelle Brasseur, responsable éducation, recherche et conservation au Marineland.
Parmi les trois membres de l'équipe du Marineland qui se rend au chevet du béluga figure notamment "un vétérinaire spécialiste des mammifères marins", a-t-elle précisé.