Les chiens vivaient dans des conditions "inimaginables" à St-Aubin-Le-Vertueux, près de Bernay, dans l'Eure. D'abord placé en garde à vue, le propriétaire soupçonné de maltraitance a été remis en liberté le temps de l'enquête.
Des chiens maltraités, voire entraînés au combat. La compagnie de gendarmerie de Bernay s'est saisi de l'affaire le 11 février dernier. Ce jour-là, un homme de 25 ans se présente à la brigade pour un litige commercial. Cet habitant de Saint-Aubin-Le-Vertueux (Eure), éleveur de chiens, était en conflit avec un acheteur. Très vite, l'enquêteur qui l'auditionne est interloqué car il n'est pas censé posséder ces chiens-là, de catégories 1 et 2, c'est-à-dire dangereux, et les vendre.
"Des excréments partout"
Les gendarmes se rendent dans la maison du jeune homme. Ils découvrent un logement insalubre. "C'était inimaginable, décrit le chef d'escadron, il y avait des excréments partout." La Fondation Brigitte Bardot, en faveur des animaux, était également présente sur place. "La maison était indescriptible" rapporte Christophe Marie le porte-parole de la fondation. Hier, ce mardi 27 février, le propriétaire a été convoqué à la gendarmerie et informé que ces chiens allaient être saisis. Lorsque les agents sont intervenus pour récupérer les animaux, l'homme s'est rebellé violemment. Il a été interpellé.Un propriétaire dans l'illégalité
Le propriétaire des chiens a été placé en garde à vue, notamment pour outrages et rébellion envers les gendarmes, maltraitance, détention et sécession illégale de chiens d'attaque, infractions vétérinaires. En effet, le suspect a déjà un casier judiciaire. Il a été condamné pour violences, outrages et des délits en rapport avec l'usage de stupéfiants. Une situation qui ne lui permet pas de posséder des chiens de catégories 1 et 2.L'homme avait acheté des American Staffordshire, de catégorie 2, dans un élevage. Il les faisait se reproduire. "Il a créé des pitbulls interdits à la vente" explique le chef d'escadron de la compagnie de Bernay. Il a déjà vendu une portée dans la région.
Les enquêteurs ainsi que la Fondation Brigitte Bardot soupçonnent le propriétaire d'entraîner ses chiens au combat. Des cadavres de lapins, de chats et de furets ont été retrouvés.
Le suspect devra comparaître devant la justice pour outrages et rébellion envers les gendarmes. En ce qui concerne le traitement de ses chiens, il a été remis en liberté, le temps que l'enquête avance.
Une dizaine de chiens sauvés
La Fondation Brigitte Bardot a pris en charge 5 chiens et 8 chiots, âgés d'à peine un mois et tout juste sevrés. Ils ont été transportés chez un comportementaliste. Un vétérinaire est rapidement venu les examiner. Ces animaux n'avaient jamais été amenés chez un spécialiste. Ils ne sont ni vaccinés, ni stérilisés, pour les adultes.