Après 37 ans de présence non-stop en Ligue professionnelle, l'équipe emblématique de basket d'Évreux (Eure) est en théorie relégué en Nationale 1 après sa défaite à Gries 76 à 65 début mai 2024. Mais tout n’est peut-être pas perdu, l'équipe pourrait être repêchée. Explications.
En février 2022, l'ALM Évreux remportait la Leaders Cup. Deux ans plus tard, la chute est brutale pour le club emblématique de la ville.
Vendredi 10 mai 2024, une douloureuse saison de Pro B s'est achevée pour le club ebroïcien qui termine 17e sur 18 avec 23 défaites contre seulement 11 victoires.
Conséquence, pour la première fois depuis 37 ans, le club est relégué en Nationale 1. Son président, Patrick Roussel, admet des erreurs, notamment sur la capacité de concentration de sa jeune équipe.
"Je pense qu'on a eu trop de jeunes à la fois. Ce sont individuellement des jeunes de talent, mais nous n'avons pas su les fédérer collectivement. C'est compliqué de les impliquer collectivement lorsqu'ils sont aussi nombreux dans une équipe", déplore le président.
Vers un repêchage ?
Tout n’est peut-être pas perdu pour l’ALM. Relégué sportivement, l’ALM pourrait être sauvé administrativement. En effet, avec la disparition de Boulogne-Levallois en élite, le club ebroïcien pourrait être repêché en ProB et éviter la descente en Nationale 1.
"On espère reprendre en Pro B, si on reste en Nationale 1, on ne rechignera pas et on fera la même chose. On travaillera sur le projet en Nationale 1, mais on veut retenir les erreurs du passé, notamment sur la répartition entre les jeunes et les moins jeunes", indique Patrick Roussel.
Quelque soit le scénario, le club reprendra le chemin des parquets avec le coach Marc Namura, confirmé jusqu’en juin 2026
"Pour l'instant, le but est d'avancer comme si on était en Nationale 1. Si demain on a une bonne nouvelle, on la prendra, on la saisira. On a acté les choses dans l'attente d'en savoir plus", indique l'entraîneur.
Le club sera fixé sur son sort le 28 mai. Ce jour-là, la Direction Nationale de Conseil et de Contrôle de Gestion rendra sa décision.
Les finances du club ne sont pas au beau fixe
Philippe Guinchard, journaliste, suit l’évolution de l’ALM depuis de nombreuses années. Selon lui, la chute du club serait dû à des carences structurelles et des finances qui ne sont pas au beau fixe. "On s'en sortait jusqu'à présent par le sportif. Mais au sein du club, la présidence actuelle n'a pas été à la hauteur des précédentes".
Le journaliste ne mâche pas ses mots. "On se retrouve avec un club qui ressemble de plus en plus à une coquille vide avec de moins en moins de salariés, avec un problème au niveau de la communication... quelque chose qui n'est pas au niveau du professionnalisme."
Miser sur des partenaires actionnaires
Pour remonter en Pro B, il faut des fonds. La présidence du club ébroïcien espère garder le même budget que les années précédentes, soit 1,9 million d’euros.
Un plan d’avenir sur 3 ans a été présenté aux partenaires jeudi 23 mai 2024. Parmi les grandes lignes, augmenter le capital en leur proposant de devenir actionnaires.
"On sait que les collectivités ne mettront pas plus d'argent", lance Patrick Roussel. "A Évreux, on a la chance d'avoir une collectivité qui met déjà beaucoup d'argent, quasiment la moitié du budget du club. Le développement du club ne peut que passer par des actionnaires privés."
La présidence du club espère ainsi pouvoir augmenter son capital de 600.000 euros. Il mise également sur la création d'une cellule de recrutement.