A La Ferrière-sur-Risle, près d’Évreux, les parents d’élèves ont manifesté ce jeudi 2 février pour tenter de sauver leur classe de maternelle, qui devrait fermer à la rentrée prochaine. Une problématique qui touche l’ensemble du département.
"Non à la fermeture de classe !" Devant l’école de La Ferrière-sur-Risle (Eure), une dizaine de parents d’élèves a tenté, jeudi 2 février, une dernière action coup de poing. Armés de tambourins et de maracas, même leurs enfants, âgés de trois à six ans, ont tenté de se faire entendre.
Dans l’école maternelle, sur les trois classes actuellement ouvertes, l’une d’entre elles sera en effet supprimée à la rentrée prochaine. Une professeure, qui enseigne dans le village depuis 18 ans, sera quant à elle mutée… Faute de moyens.
Une "ruine éducative"
Les parents craignent que l’augmentation des effectifs, inhérente à la fermeture d’une classe, ne nuise à l’apprentissage. "On va se retrouver avec des classes de 28-30 élèves, c’est quand même énorme", relève Eva Sapowicz, parent d’élève. "Les enfants en difficulté vont être abandonnés. Ils ne seront plus suivis comme c’est le cas actuellement."
Si cette annonce reste provisoire, en attendant que la carte scolaire 2023 ne se précise, Marc Garreaud, maire de La Ferrière-sur-Risle appréhende de son côté un désert éducatif. "La manière dont je le visualise, c’est une cour de récréation sans lumière, sans cris, sans jeux", se désole l’élu. "Une ruine, en fait. Une ruine éducative."
1200 élèves de moins à la rentrée
Accompagné de deux de ses collègues, Marc Garreaud a tenté de plaider en faveur du maintien de la classe auprès de la Direction départementale de l’Éducation nationale. Mais la DSDEN se défend, évoquant une baisse démographique significative. L’Eure devrait en effet perdre 1243 élèves à la rentrée 2023.
"La DSDEN acte 35 ouvertures de postes de remplaçants [dans le 1er degré, ils seront en réalité 25 selon les derniers chiffres publiés par la préfecture, ndlr], des collègues qui vont pouvoir remplacer en cas d’arrêt maladie, de congé maternité", ajoute Mathilde Marnière, co-secrétaire départementale de la SNUipp-FSU 27.
Un communiqué du préfet de l'Eure, Simon Babre, publié ce vendredi 3 février, précise le nombre de classes menacées de fermetures. Elles seraient au nombre de 71, "un ajustement modéré et nécessaire", "en partie compensé par l’ouverture de 8 classes et de 5 unités locales d’insertion scolaire (ULIS) au titre de l’école inclusive", défend le communiqué.
Voir notre reportage du 2 février 2023, avec les interventions d'Eva Sapowicz, parent d'élève, Marc Garreaud et Mathilde Marnière :
Mercredi 1er février dernier, à Évreux, parents d’élèves, professeurs et syndicats avaient manifesté ensemble pour protester contre cette série de fermetures. D’autres communes du département, comme celle de Brionne, s’étaient également largement mobilisées.
La carte scolaire 2023 du premier degré devrait être officiellement dévoilée d'ici quelques jours. Les écoles pourront déposer des recours jusqu’au mois de mai.