Dans l'Eure, le site de production de parfums de Grand-Bourgtheroulde est mobilisé et va offrir plusieurs milliers de litres de produit de nettoyage des mains au CHU de Rouen.
On connait les "Lampes Berger", ces beaux objets qui servent à diffuser du parfum. Ce que l'on sait moins c'est qu'elles ont été inventées dans le but de purifier l'air des hôpitaux. C'est ce qu'a mis au point à la fin du XIXe un préparateur en pharmacie du nom de Maurice Berger à partir d'une technique brevetée de catalyse utilisant de l'alcool isopropylique.
Et plus de 120 ans après leur création, les "Lampes Berger" sont toujours là !
Le nom de Paris pour l'exportation
Cette entreprise française possédant un site de production en Normandie, dans le département de l'Eure, produit à la fois du parfum mais aussi d'originales créations de collections de lampes. Deux activités qui la positionnent dans la catégorie de l'économie du luxe. D'où, en 2018, après l'arrivée de nouveaux actionnaires, le changement de nom et la création de la marque "Maison Berger Paris".Comme pour les grands parfumeurs, l'entreprise euroise cible la clientèle internationale en réalisant à l'exportation 80 % des 50 millions d'euros de son chiffre d'affaires annuel. C'est ainsi que 200.000 lampes et 5 millions de litres de parfums sont commercialisés chaque année dans plus de 70 pays.
Mobilisation des équipes
Equipé pour travailler les mélanges à base d'alcool et disposant d'installations de flaconnage, le site industriel de "Maison Berger Paris" situé à Grand-Bourgtheroulde entrait tout naturellement dans la catégorie des entreprises, dont ce n'était pas l'activité habituelle, récemment autorisées par décret à fabriquer du gel hydroalcoolique destiné au lavage des mains pour empêcher la propagation du Coronavirus.Cet acteur important de la vie économique normande a décidé, comme d'autres grands groupes du secteur de la parfumerie, du luxe ou de l'industrie de la plasturgie, d'adapter son organisation pour cette nouvelle production.C'est ainsi que les équipes des services recherche et développement, de la production et des achats sont mobilisées depuis deux semaines pour transformer l’outil de production, avec l’objectif de fabriquer près d'un million de flacons de solutions hydro-alcooliques.
Depuis mercredi dernier (1er avril 2020), et durant les 4 prochaines semaines, les équipes produisent exclusivement des solutions des flacons de 250 ml et 500 ml. Plus de 900.000 flacons de solution hydroalcoolique sortiront de cette chaîne de production restructurée, dont la formule est régulièrement testée, avec succès.
Cette production de solution hydro-alcoolique est une manière de remplir deux objectifs : contribuer à l'effort commun ; contribuer à l'économie de l'entreprise et de la région. Cela permet également à nos salariés de venir travailler.
-Olivier Sillion, PDG de Maison Berger Paris
VIDEO : le reportage de Frédéric Nicolas et Stéphane L'Hôte (montage : Justine Giet)
Pour le CHU de Rouen
Durant toute la durée de cette phase de production de gel hydroalccolique dans l'Eure, "Maison Berger Paris" va distribuer gratuitement 4000 litres de solution au CHU de Rouen pour couvrir les besoins des membres du personnel soignant et les soutenir dans leurs actions.► Retrouvez ici et en un clic tous nos articles sur le Coronavirus en Normandie
Maintenir l'activité et l'emploi
Pour les dirigeants de l'usine de Grand-Bourgtheroulde, la fabrication de solution hydroalcoolique a aussi pour but, dans le contexte d'une crise sanitaire et économique d'ampleur mondiale qui pénalise grandement les exportations de produits de luxe, de maintenir une activité sur le site normand. C'est ainsi que les flacons produits en très grande quantité sont déjà en vente.Ils sont destinés prioritairement aux pharmacies et aux entreprises, dont le maintien de l’activité dépend de l’utilisation de ces gels. Le reste de la production sera distribuée au niveau national.