Une cérémonie symbolique et historique a eu lieu à la base 105 d'Evreux avec Florence Parly, ministre des Armées et Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre de la Défense de la république fédérale d'Allemagne.
La ministre française des Armées Florence Parly et son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer ont concrétisé ce jeudi matin (17 septembre 2020) la coopération bilatérale en matière de défense lors d'une cérémonie organisée à la base aérienne militaire d'Evreux (Eure) où seront construits les locaux du futur escadron de transport aérien franco-allemand.
Evreux accueillera un escadron franco-allemand
Les deux ministres se sont rendues dans la matinée sur la base aérienne française d'Evreux (nord-ouest), pour la pose de la première pierre du bâtiment qui accueillera un escadron de transport tactique intégrant pilotes, mécaniciens et avions C130J français et allemands.Un projet présenté par Paris comme une avancée concrète de l'Europe de la défense, un des chevaux de bataille du président Emmanuel Macron.
"Nous partageons la volonté et la détermination d'approfondir notre coopération de défense au profit d'une Europe plus forte et plus souveraine", a déclaré Mme Parly à Evreux, évoquant rien moins qu'une "révolution" dans la relation militaire bilatérale.
"Pour la première fois, des pilotes, des mécaniciens, des aviateurs français et allemands vont s'entraîner, opérer et accomplir des missions ensemble en partageant au quotidien la vie dans un même escadron", a-t-elle souligné.
La France a déjà reçu ses 4 C130J. L'Allemagne recevra livraison de 6 appareils entre 2021 et 2024. Une fois atteinte sa pleine capacité, en 2024, cette "première unité opérationnelle mixte franco-allemande" disposera de 10 appareils et 260 personnes, explique-t-on au ministère français des Armées, qui vante "un degré d'intégration inédit au niveau européen".
Le pilote pourra être français sur un avion allemand ou inversement. Le commandant de l'escadron sera français, secondé par un Allemand. L'unité pourra être appelée à participer à des opérations extérieures, avec des règles d'engagement différentes pour chaque pays.
"On peut imaginer que l'Allemagne autorise le déploiement de mécaniciens au Sahel mais qu'une intervention particulièrement dangereuse soit réalisée seulement par des pilotes français", explique une source française.
Un deuxième déplacement ministériel le même jour
Après Evreux ce matin, Florence Parly et Annegret Kramp-Karrenbauer devaient ensuite se rendre sur le site Airbus allemand de Manching, en Bavière (sud), afin d'assister à des présentations autour du futur système aérien de combat franco-allemand (SCAF) et du projet de drone européen Eurodrone.Le SCAF doit remplacer d'ici une vingtaine d'années les avions de combat Rafale et Eurofighter. Après des mois de rivalités politico-industrielles franco-allemandes, les ministres de la Défense des deux pays ont signé en février un contrat de recherche et technologie de 150 millions d'euros, auquel s'est associée l'Espagne.