L'ancien chef de la résistance de l'Eure avait archivé toutes les informations à sa connaissance dans plusieurs carnets juste après la libération d'Evreux. Ces documents ont été offerts au musée municipal, dimanche 26 août 2018.
C'est une histoire de résistance familiale. Anne et Marcel Baudot ont tout de suite rejoint les FFI (Forces françaises de l'intérieur) de l'Eure. Marcel Baudot en était même le chef lors de la libération d'Evreux le 26 août 1944. Michel, le fils du couple, venait d'avoir 18 ans. Lui aussi avait rejoint les FFI. Il avait pour mission d'écouter Radio Londres sur le poste de sa grand-mère et de repérer le message "Les dés sont sur le tapis", signale d'un débarquement imminent des troupes alliées.
Marcel Baudot était archiviste de formation. Cette passion pour la conservation de l'histoire, il l'a appliqué aux cellules de résistance de l'Eure. Il a compilé toutes les informations à sa connaissance dans des carnets. Ces documents ont été conservés par la famille lors de la mort de l'ancien responsable des FFI euroises le 3 janvier 1992.
Des carnets oubliés
Les effets personnels de Marcel Baudot ont été transférés dans une résidence familiale de Haute-Loire. Les carnets sont tombés dans l'oubli. Et ce jusqu'en 2017, année où François Calame, conseiller à la DRAC Normandie (Direction régionale des affaires culturelles) et son épouse Florence Calame-Levert, conservatrice et directrice du musée d'Evreux ont pris contact avec la famille Baudot, afin d'accéder aux archives datant de la période de la seconde guerre mondiale. Les époux Calame ont alors découvert les carnets rédigés juste après la libération d'Evreux et retraçant l'histoire des 5500 eurois ayant pris part à la résistance contre les Nazi.
on se rend compte que les gens de l'Eure ont été des furieux, qui ont été extrêmement nombreux à s'opposer, à militer, à risquer leur vie pour défendre les valeurs de la République" précise François Calame.
Désormais les carnets de Marcel Baudot font partis du bien public grâce à son fils, Michel, qui les a offert à la ville d'Evreux. Il espère qu'ils seront numérisés afin de mettre ces informations à la disposition des chercheurs et des descendants de résistants.