Le lin couché dans les champs depuis juillet est enroulé et transporté dans la coopérative du Neubourg dans l'Eure. Le marché du lin a été très perturbé par la pandémie. Les cultivateurs normands vont s'adapter et plus que jamais la relocalisation des filatures en France est d'actualité.
Le lin couché a fini de se prélasser dans les champs. Il arrive dans les coopératives. Dans l'Eure, les premiers échantillons sont analysés par les liniculteurs. Les tiges sont plus courtes que lors de la précédente récolte.
L'effet des fortes chaleurs. "Le lin est moins épais mais on a un meilleur rouissage de la fibre avec une meilleure qualité. Il est beaucoup plus court que l'année dernière" explique Bertrand Coulier, directeur de la coopérative du Neubourg.
La qualité est variable, selon les parcelles, les villages. Elle dépend de la pluviométrie. Mais le lin, comme les bons crus, est travaillé en assemblages de différentes récoltes.
Le marché du lin est lié à celui de l'habillement et à la Chine où se trouvent beaucoup de filatures. La pandémie a freiné les exportations et aussi ralenti les ventes de vêtements cet été. Des coopératives ont dû stocker les étoupes de lin de la récolte 2019. La récolte 2020 en Normandie sera moins abondante.
Ce sera une petite récolte. Ce n'est pas forcément un mal compte tenu du contexte économique
La relocalisation de filatures en Normandie
La pandémie de coronavirus a souligné la dépendance des économies de tous les pays à la Chine. Les producteurs de lin français souhaitent que des filatures renaissent notamment en Normandie.Le député de Seine-Maritime Xavier Batut vient de se déplacer en Pologne avec deux autres parlementaires dans une filature de Safilin, industriel français.
Pour Marie-Emmanuelle Belzung, Déléguée Générale de la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre : « Nous nous réjouissons de la mobilisation des députés français conduits par Xavier Batut à positionner la filière du lin dans le plan de relance : au niveau agricole soutenir le stockage de paille chez les liniculteurs, et soutenir la R&D pour s’adapter aux évolutions climatiques. Au niveau textile, retrouver une souveraineté nationale avec la réimplantation de filature en France"
Visite de la filature au #lin mouillé #Safilin où 3000T de fils sont produites / an. Avec les dirigeants, nous avons échangé sur les perspectives en matière de R&D, les besoins en main d’œuvre / formation, les actions à mettre en place pour pérenniser une filière ??et ?? du lin. pic.twitter.com/WflTjba3gG
— Xavier Batut (@XavierBatut) September 3, 2020