La petite Jeanne, âgée de 7 ans, née sans avant-bras et sans main gauche, a reçu aujourd’hui une prothèse fabriquée par un habitant d'Evreux, Marcel Friboulet. Cet homme possède une imprimante 3D et peut réaliser ce type de prothèse à partir de fichiers informatiques.
C'est une histoire où se mêlent la technologie, l'humain, la rencontre et la solidarité.
La petite Jeanne Le Diguerher, 7 ans, est née en avril 2012 à Mantes-la-Jolie, en région parisienne, sans avant-bras et sans main gauche. Elle vit désormais avec ses parents dans l'Eure à Saint-Sébastien-de-Morsent. Même si dès 1 an et demi elle pouvait enfiler ses chaussettes avec une main, le quotidien n'est pas toujours facile. Elle a subi très tôt les moqueries de ses camarades à l'école maternelle comme à l'école primaire.
Ils l'ont traitée de monstre. Certains l'encerclaient et lui demandaient de remonter sa manche pour voir où s'arrêter son bras gauche.
Alexandra, la maman de Jeanne
La découverte de prothèses fabriquées grâce aux imprimantes 3D
En janvier dernier, cette jeune mère de famille de 30 ans découvre un reportage à la télévision qui s'intéresse aux prothèses fabriquées à partir d'imprimantes 3D. Elle réalise quelques recherches sur internet et découvre le site d'une association américaine e-Nable. C'est un père de famille ingénieur aux Etats-Unis qui a conçu une prothèse qui permet à l'enfant de saisir des objets.Au lieu de tenter de s'enrichir en déposant cette invention et en la commercialisant, il a préféré rendre accessible à tous les données pour permettre de réaliser cette prothèse. Ainsi naît l'association e-Nable qui vit de dons. Ces prothèses peuvent être fabriquées grâce aux imprimantes 3D et sont gratuites pour les familles. Ne reste plus qu'à trouver des personnes qui possèdent des imprimantes 3D.
Un fabriquant à Evreux
Marcel Friboulet est passionné d'inventions et de nouvelles technologies. Il détient une imprimante 3D à son domicile d'Evreux après s'être formé à cette machine au FabLab de Val-de-Reuil dans l'Eure. "En tant qu'utilisateur d'imprimante 3 D, j'ai navigué sur des forums spécialisés et j'ai découvert l'association e-Nable qui propose d'envoyer des fichiers à télécharger gratuitement pour aider des familles qui ont besoin de prothèse pour leurs enfants nés sans avant-bras et sans mains", explique l'ébroïcien.Un an plus tard, le président de l'assocation e-Nable France a contacté Marcel Friboulet lui demandant d'intervenir pour une petite fille demeurant à 2 kilomètres de son domicile. Il rencontre alors la petite Jeanne et ses parents. Pour cette coopération, il est aidé de Sylvie Auffret originaire de Rouen, une femme qui a déjà une expérience dans ce domaine. Sa fille, Jade a peint et poncé la prothèse.Je suis entré en relation avec l'association et j'ai réalisé un essai. Ma main test a été validée.
Marcel Friboulet, possesseur d'une imprimante 3D à Évreux
"Je vais pouvoir être comme mes copains et mes copines"
Avant la fabrication de la prothèse, des mesures sur le bras de la petite Jeanne ont été réalisées en avril 2019. Un mois plus tard, la fillette reçoit sa prothèse sous le regard ému de ses parents. "On espère qu'elle sera encore plus autonome qu'elle ne l'est déjà. Nous ne voulons qu'une chose : le bonheur de notre enfant". Alexandra est surtout touché par la gratuité de la main et du bras articulés.De son côté la petite Jeanne doit apprendre désormais à se servir de cet outil précieux dans la vie quotidienne. "Je vais pouvoir être comme mes copains et mes copines" se réjouit-elle. Elle est particulièrement contente car cette prothèse a été fabriquée selon ses envies. Jeanne a choisi le dessin animé "Lady Bug", une super héroïne.Des prothèses peuvent coûter 40.000 Euros, celle-ci est gratuite donc accesible à tous, riches comme plus démunis.