Depuis le 15 juillet, un arrêté municipal, contesté par la préfecture, vient d'entrer en vigueur. Mais il divise les habitants et les agriculteurs de la commune. La fin de l'instruction, initialement prévue le 27 août a été reportée au 11 septembre suite à une ordonnance de la préfecture de l'Eure.
Le maire de Saint-Eloi-de-Fourques (27), une petite commune de l'Eure près de Bourgtheroulde, a surpris ses quelques 540 habitants en prenant un arrêté municipal inédit.
Effectif au 15 juillet dernier, cet arrêté de "protection des ressources en eau" impose désormais le respect d'une bande de protection de 2 mètres, entre les routes et les zones cultivées, dans laquelle est interdit tout traitement phytosanitaire à base de pesticide.
Cette décision municipale fait en réalité suite à des mauvais résultats d'analyses de l'eau potable de la commune. Commandées récemment auprès d'un laboratoire indépendants, ces analyses auraient révélé des taux de pesticides et de nitrates légèrement supérieures à la norme autorisée.
Pour Denis Szalkowski, le maire, "il s'agit d'un problème de santé publique qui concerne tout le monde" et il ne comprend pas pourquoi les autorités préfectorales ou sanitaires ne l'ont pas alerté à temps.
"Si les origines de cette pollution restent difficiles à établir exactement, les mauvaises pratiques agricoles et des abus de traitement phytosanitaires pourraient être mis en cause".
Dans cette petite commune rurale, les terres cultivées entourent la voierie et les 3 exploitations installées dans le village depuis des années se sentent forcément concernées.
Cette mesure pourrait à terme impacter sérieusement la qualité de leurs cultures et leurs rendements. Du coup, certains agriculteurs, vent debout contre cet arrête pris "sans concertation ni information", protestent et songent déjà à organiser une riposte judiciaire via leur syndicat.
En attendant, la préfecture a retoqué cet arrêté, qui n'entrerait pas dans la compétence juridique du maire et l'a déféré au tribunal administratif pour vérifier la légalité de cette procédure et faire annuler cet arrêté.
De son côté, le maire aussi a décidé de faire appel de ce rejet devant les juges, et envisage pourquoi pas d'aller jusqu'au conseil d'état.