Ce mardi 8 octobre, les soignants de deux unités médico-sociales du Nouvel Hôpital de Navarre d'Evreux ont bloqué l'accés à l'établissement pour dénoncer une inégalité de traitement. Ils ne font pas partie du personnel concerné par l'augmentation de salaire de 183€ prévue par le Ségur de la santé.
Mobilisés contre une injustice
"Il n'y a qu'une fonction publique hospitalière, il ne faut qu'une grille salariale", explique Eric, infirmier en psychiatrie et délégué syndical CGT au Nouvel Hôpital de Navarre d'Evreux.
Ce matin, des dizaines de soignants de l'établissement se sont postés dès 7h30 route du Conches pour informer les automobilistes de ce qu'ils considèrent comme une discrimination.
Dans ses accords du Ségur de la santé, le gouvernement a prévu une revalorisation salariale pour tout le personnel travaillant dans les services médico-sociaux, exceptés les soignants du médico-techniques.
Dans l'établissement ébroïcien, cela concerne 40 salariés de la MAS, la Maison d'Accueil Spécialisée "Le Saule", service médicalisé qui accueille des personnes présentant un handicap psychique ; et du CSAPA, le Centre de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie.
Si on laisse une partie de nos collègues se faire insulter comme ça, on prépare les reculs d'après. Aujourd'hui c'est le médico-social, demain ce sera le personnel administratif, et pourquoi pas les soignants qui sont à la journée.
L'augmentation de salaire s'élèvera à 183€ nets par mois, repartis en deux tranches :
- 90 € applicable au 1er septembre 2020 et versée à titre rétroactif sur la paie de janvier 2021
- 93 € au 1er mars 2021.
Le direction solidaire du mouvement
La direction du NHN accepte de s'exprimer sur le sujet et ne comprend pas cette différence de traitement planifié par le gouvernement.
Pour Aurélie Danilo, directrice des ressources humaines de l'hôpital, un salarié de la MAS mérite autant cette augmentation de salaire qu'un salarié d'une autre unité : "le métier d'aide-soignant, d'assistant éducatif et social, d'agent de service hospitalier ou encore d'infirmier à la MAS est tout aussi difficile que ces mêmes métiers dans une unité de soins psychiatriques. Sur le plan de la pénibilité et du mérite a obtenir une revalorisation, il n'a pas d'explication".
Dans ce contexte, le service des Ressources Humaines déplore la situation inconfortable dans laquelle il se retrouve, "au sein d'un même établissement, l'ensemble des agents vont voir une vraie revalorisation salariale, à l'exception de certains pans, or, ils font partie d'un même établissement".
La situation pourrait même mettre en difficultés l'hôpital poursuit Aurélie Danilo, "ce qu’on peut craindre, c’est une désaffection du personnel pour les structures qui ne vont pas être bénéficiaires de cette revalorisation salariale et un risque de demandes de mobilité en interne".