La crise du Covid est aussi l'occasion d'exploiter de nouveaux marchés, à l'instar d'une start-up d'Evreux, qui commercialise un robot dont la fonction est de nettoyer les réfectoires et les salles de classe. Il est actuellement testé par le département de l'Eure.
Le petit robot a des airs d'R2D2. Et comme dans StarWars il vient en assistance prêter main forte aux hommes. Baptisé Ligtstrike, l'engin américain déploie son cou mécanique pour scanner le réfectoire du collège de Gaillon, dans l'Eure : une lampe au Xénon flashe alors la pièce, mobilier, sol, plafond, et même le fond de l'air... une avalanche d'UV-C diffusés en continu à raison de 67 fois par secondes. Cette technologie, developpée par l'américain Xenex depuis 2008, brise les liens ADN des micro-organismes présents dans l'environnement tels que les mycoses, le virus de la grippe, les infections nosocomiales, et dernièrement, le Sars-Cov2.
Après avoir été testée dans un laboratoire du Texas, elle est utilisée dans les établissements médicaux aux Etats-Unis et notamment les blocs opératoires. En France, la machine est commercialisée par la start-up euroise UV Flash Services, basée à Evreux et Paris, qui l'ont proposée à plusieurs collectivités, dont le département de l'Eure qui a décidé de faire le test.
Chaque week-end et pendant deux mois, le robot tueur de virus arpentera les salles et les couloirs vides de cinquante collèges. En sachant qu'il lui faut deux minutes pour éliminer 100% des virus sur une surface de 9m2 (contre 60% avec une désinfection manuelle à l'aide de produits chimiques), la société française estime que deux à trois jours sont nécessaires pour traiter un collège comme celui de Gaillon.
Si l'expérience s'avère concluante, le conseil départemental pourrait intégrer le robot décontaminateur à son arsenal anti-Covid, pour les collèges mais aussi pour tous les clusters qui pourraient naître dans les foyers de l'enfance, les PMI, ou à l'Hôtel du Département à Evreux. Lightstrike couterait 150 000 euros à l'achat, mais UV Flash services s'appuie par ailleurs sur la location de services : à l'heure actuelle, l'Eure dépense 1200 euros chaque jour pour tester ses talents et former ses agents.