Les faits remontent à décembre 2020, lorsqu'une petite fille de 6 semaines, maigre et marquée de nombreux coups, décède dans une caravane près de Vernon (Eure). Ses parents, depuis séparés, seront notamment jugés pour privations de soins, suivie de mort, violences et non-dénonciation de maltraitances. Le procès a été renvoyé.
Mise à jour, jeudi 16 mai 2024. Le procès, qui devait se tenir du 16 au 21 mai 2024 est renvoyé à une date ultérieure, en raison du mouvement de grève des agents pénitentiaires, après l'attaque mortelle du fourgon à Incarville dans l'Eure. L'accusé - qui est détenu à la maison d'arrêt d'Evreux - n'a pas pu être emmené au tribunal.
Le décès de cette petite fille remonte au 20 décembre 2020 : ce dimanche-là, les pompiers de l'Eure interviennent à la Chapelle-Longueville, près de Vernon. Dans une caravane, un logement précaire, un nourrisson de 6 semaines est en arrêt cardio-ventilatoire, le bébé porte des traces d'hématomes sur les membres inférieurs et une déchirure au niveau de l’anus.
Ses parents, alors âgés de 34 et 35 ans, sont interpellés. Le père reconnait les violences physiques, des gestes brutaux, mais nie le viol incestueux. Le juge d'instruction ne retiendra d'ailleurs pas cette qualification de viol. Les traces de déchirure anale seraient expliquées par des violences lors de l'usage de thermomètre et d'un suppositoire.
Une vie en huis-clos dans une caravane
Dans cette caravane de quelques mètres carrés, prêtée par un proche du père, vivent 5 personnes : le couple, qui a depuis divorcé, et leurs trois enfants. Lors du décès du nourrisson pour violences, les deux autres enfants, âgés de 3 ans et demi et 1 an et demi et également victimes de violences, sont placés.
Le couple vivait dans la précarité. Endettée, la famille avait été expulsée de son domicile. Le père cherchait à se reconvertir en chauffeur poids lourd.
La mère est libérée depuis novembre 2023
La mère, remise en liberté mi-novembre 2023, est poursuivie pour privation de soins et non dénonciations de maltraitance sur mineurs. Selon son avocate, Me Corinne Gauthier, "cette femme isolée, sans emploi, reconnaît quelques claques et des fessées envers ses enfants mais conteste des violences plus graves, comme celle d'avoir jeté le nourrisson."
Elle n'a pas prévenu les secours ni emmené son bébé chez le médecin alors qu'elle était souffrante.
Lorsque le nourrisson a eu la jambe cassée, cette mère n'est pas allée la faire soigner, son mari lui disant que si elle allait voir le médecin, on allait leur enlever leurs enfants. Elle était passive et apeurée, complètement isolée même de ses propres parents.
Me Corinne Gauthier - Avocate de l'accusée
Les parties civiles seront représentées par deux avocates, l'une est là pour les deux autres enfants du couple. L'autre représente l'association Enfance et Partage, partie civile dans le dossier pour porter la voix du bébé décédé.
Le procès aura lieu du 16 au 21 mai 2024 à la cour d'Assises de l'Eure.