Camping trop vétuste, 260 locataires expulsés : "On nous donne six mois pour quitter les lieux"

La mairie de Gisors se dit contrainte de résilier les baux des 260 occupants de site. En cause, des aménagements jugés dangereux, notamment en cas d’incendie. Le 18 janvier dernier, la municipalité a même pris un arrêté de péril imminent.

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Depuis quelques jours, Christian ne décolère pas. Il est l’un des 260 locataires du camping municipal de Gisors. Lorsqu’il est arrivé à la Ferme de Vaux il y a un peu plus d’un an, c’était l’aboutissement d’un rêve. "Nous sommes venus pour la retraite pour être au bord de l’eau et pêcher. Nous nous trouvons très bien ici. Nous n’en repartons que deux à trois mois dans l’année" explique-t-il.

"Nous avons repris le bail pour louer la parcelle. Nous avons acheté la bâtisse aux anciens propriétaires. Depuis, nous avons fait des travaux et engendré des frais. Et aujourd’hui, alors qu’il y a eu une autorisation de travaux, la mairie nous dit qu’il faut partir en raison d’un danger imminent. Il y a des gens qui viennent ici depuis 50 ans" s’agace Christian.

Un cadre idyllique pour beaucoup de locataires

Le locataire souhaiterait qu’une analyse soit faite au cas par cas selon la situation de chacun. "Certains pontons sont dangereux" reconnaît-t-il "mais pour ceux qui viennent régulièrement, les aménagements ne sont pas dangereux".


De son côté, la mairie de Gisors n’entend pas les choses de la même manière. Le terrain a été acheté par la ville de Gisors en 1986. Mais elle n’en a repris la gestion qu’en 2019. Auparavant, c’est une association qui œuvrait pour le compte de la mairie.

Du "laisser-aller pendant 40 ans" et un péril imminent

"Il y a eu du laisser-aller pendant  40 ans" souligne José Cerqueira, le maire. "Ils ont géré de bonne foi mais ils ont laissé faire certaines choses. Résultat, aujourd’hui, ce ne sont plus des mobil homes mais des constructions en dur. Il y a des panneaux photovoltaïques, des véhicules abandonnés…c’est un site compliqué en termes de sécurité". En cause également, les terrasses flottantes et les pontons aménagés par certains occupants sur l’étang de 10 hectares.

Six mois pour quitter les lieux

En juin 2022, une commission de sécurité avait émis un avis défavorable à la poursuite de l’exploitation du camping. En début d’année, la Ville a décidé de prendre un arrêté de péril imminent.

"Notre objectif principal n’est pas de faire un procès mais de mettre ce site en sécurité" ajoute Elise Huin, conseillère municipale déléguée en charge des entreprises, du commerce, de l’artisanat et de l’attractivité.

Le rapport de la commission de sécurité a mis en avant les risques en cas d’incendie. La proximité des parcelles et de certains mobil-home pose problème. L’évacuation en cas de sinistre serait difficile. Nous avons donc fait le choix de résilier les baux et d’étudier avec les pompiers et les services de l’Etat ce qui pourra être fait.

Elise Huin, conseillère municipale déléguée en charge des entreprises, du commerce, de l’artisanat et de l’attractivité.

La municipalité assure qu’elle accompagnera tous ceux qui le souhaiteront. Huit familles résident à l’année à la ferme de Vaux. Les courriers recommandés sont partis à destination des locataires pour leur signifier la résiliation du bail. Ils ont désormais six mois pour quitter les lieux. Christian a quant à lui décidé de se battre. Il a déjà pris contact avec un avocat.

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