Le foie gras sera-t-il une denrée rare à Noël ? Alors que la grippe aviaire sévit dans l'Ouest de la France, afin de limiter la propagation du virus, une grande quantité de canards a dû être abattue. Les producteurs normands ont beaucoup de mal à s'approvisionner en canards. Illustration à Epaignes dans l'Eure.
Sur ces terres du sud de l’Eure sont élevés des canards qui seront bientôt transformés en foie gras. Mais depuis quelques mois, un éleveur fait face à une pénurie de palmipèdes. "J'ai actuellement deux lots de 1.000 canards. Mais normalement à cette époque, je devrais en avoir 3 à 4 fois plus !", nous explique Donatien Lavigne, producteur de foie gras.
L'approvisionnement est très compliqué, c'est très incertain pour les fêtes de fin d'année.
Donatien Lavigne, producteur de foie gras
Depuis la pandémie de grippe aviaire Influenza, 80% des cannes reproductrices ont été abattues dans l’Ouest de la France. Résultat : la ferme de Donatien Lavigne tourne au ralenti.
"On va chercher dans d'autres couvoirs ou des solutions alternatives pour essayer de trouver quelques canards dans des fins de lots qui peuvent trainer dans des couvoirs. Nous n'aurons pas nos volumes pour Noël, on travaillera à 20 ou 30% de notre capacité de production...", poursuit Donatien Lavigne.
Une perte de 30%
C'est dans sa ferme à Epaignes qu'est produit la moitié du foie gras normand. En temps normal, cet éleveur gave 30.000 canards tous les ans. Mais cette année, il estime déjà une perte de chiffres d'affaires de près de 30%.
Dans son atelier situé à quelques kilomètres, les derniers canards sont découpés. Mais à partir du mois de septembre, l’activité sera fortement réduite.
La grippe aviaire va bouleverser le secteur du foie gras pour plusieurs mois encore. Une reprise normale de l’élevage est attendue au début de l’année 2024.