Près de Pont-Audemer, un agriculteur cultive de l’herbe à éléphant, ou miscanthus, pour alimenter la chaufferie de sa commune.
Connaissez-vous l'herbe à éléphant ? Aussi appelée miscanthus, cette graminée provient d'Afrique et protège les villages contre l'avancée du sable ou la venue d'animaux sauvages. Mais en France, et plus particulièrement en Normandie, elle est cultivée pour un tout autre usage...
A Saint-Mards-de-Blacarville, un agriculteur la cultive depuis sept ans dans un champ de deux hectares, pour alimenter la chaufferie de sa commune.
Un combustible renouvelable
"C'est un combustible renouvelable parce qu'on le récolte tous les ans. On le plante une fois pour 20 ans et on le récolte tous les ans. Donc c'est une vraie énergie renouvelable", explique Alain Van Eecke, 59 ans.
La plante s'est très bien acclimatée en Normandie. Les tiges peuvent grimper jusqu'à 4 mètres de hauteur. C'est pour cela qu'on l'appelle aussi herbe à éléphants, puisqu'ils peuvent s'y cacher en Afrique.
Le chauffage via le miscanthus est encore peu fréquent. Alors que son prix de revient est inférieur au fioul.
Une grande partie de sa production alimente la chaufferie multi-combustibles de sa commune. Un coût conséquent : un peu plus de 140 000 euros. Elle produit de la chaleur un peu comme un poêle à granulés.
"On a pour l'instant le chauffage et l'eau chaude sur la cantine scolaire et une salle des fêtes", commente le maire Didier Swertvaeger. "A l'avenir, nous prévoyons de connecter tous les chauffages des groupes scolaires."
Consommer le moins d'énergie possible
Alain va planter quatre hectares de plus de miscanthus en avril. Cette plante a une durée de vie très longue. De 25 à 30 ans. Et selon lui, planter du miscanthus est une stratégie qui consiste, avant tout, à consommer le moins d'énergie possible.