Deux jours après sa candidature et au lendemain de sa prestation télévisée sur France 2 dans l'Emission Politique, Ingrid Levavasseur est sous le feu des critiques. Cette aide-soignante de 31 ans, habitant Pont-de-l'Arche dans l'Eure, est loin de faire l'unanimité chez les gilets jaunes.
Ingrid Levavasseur, tête de la future liste du Ralliement d'Initiative Citoyenne (RIC) estampillée "gilets jaunes" pour les européennes annoncée mercredi, a été un des centres d'attention sur le plateau de l'Emission Politique, ce jeudi 24 janvier sur France 2.
Interrogée sur les raisons de sa candidature, elle a dit sa volonté de ne pas vouloir "aller à Bruxelles pour aller à Bruxelles", mais pour "intégrer le système", soulignant que les manifestants qui se disent "apolitiques" font déjà de la politique.
"Je l'assume parfaitement parce que nous devons nous structurer quoi qu'il advienne". Elle a rejeté les critiques qui l'accusent de trahir l'aspect "apolitique" du mouvement. "Ils se disent apolitiques, mais en critiquant et en se critiquant entre nous, nous faisons déjà de la politique".
Sur le plateau de l'Emission Politique (France 2), une vive altercation a ainsi échauffé les esprits entre la candidate normande et une autre "gilet jaune" des Hauts de France, Évelyne Liberal. Cette Gilet jaune habitant dans le nord de France a fait directement part de ses reproches « C'était pas le moment de créer un parti politique, assène-t-elle. Ce n'était pas maintenant. »
RIC, le nom de la discorde
Évelyne Liberal n'a pas apprécié non plus le nom de la liste : Ralliement d'initiative citoyenne (RIC), et dont la consonance rappelle trop le référendum d'initiative citoyenne réclamé par les Gilets jaunes. Selon l'entrepreneuse, Ingrid Levavasseur n'aurait pas dû non plus rencontrer une ministre sans en informer les autres manifestants au préalable.
"De toute façon quoi que je fasse je serai critiquée (...) donc à un moment donné, prenons les choses en main et faisons ce que bon nous semble", a défendu Ingrid Levavasseur, précisant par ailleurs qu'elle ne manifesterait pas ce samedi au vu du "déferlement de haine sur les réseaux sociaux" à son encontre.
Dans sa région aussi, la nouvelle candidate du RIC doit affronter les réticences et les critiques de la part d'autres "gilets jaunes".
Une pétition à même été lancée en ligne pour débaptiser la liste.
Outre les réactions négatives sur certains ronds points, d'autres leaders du mouvement comme Francois Boulo, avocat et qui se présente comme porte parole des gilets jaunes rouennais, ont aussitôt fait part sur les réseaux sociaux de leurs réserves sur cet engagement politique. Il appelle de son côté à une grève génerale illimitée.
Une liste #GiletsJaunes aux élections #Europeennes2019 est une grave erreur. Le parlement européen n’a aucun pouvoir pour améliorer la vie des gens. Or, les Gilets Jaunes entendent obtenir des avancées concrètes et immédiates. #GreveGenerale
— François Boulo (@BouloGiletJaune) 23 janvier 2019
Avec quel financement ?
Interrogée sur les modalités de financement de sa campagne, Ingrid Levavasseur a indiqué lancer un appel aux dons, et elle a aussi totalement réfuté les rumeurs sur un prétendu soutien financier de Bernard Tapie.