À Mesnil-Verclives (Eure), les poules de Gournay de Sylvie Renault sont calmées grâce à du CBD. Une initiative unique qui fait ses preuves. Les combats de volailles qui donnaient la chair de poule ont laissé place à une vie paisible dans l'exploitation.
C'est un "complément alimentaire" dans l'alimentation des poules qui pourrait surprendre. À Mesnil-Verclives, près des Andelys dans l'Eure, Sylvie Renault, 56 ans, a trouvé une méthode pour le moins innovante pour calmer ses poules de Gournay : semer du broyat de reste de chanvre (CBD) sur leur litière.
Éviter les combats de coqs
La poule de Gournay est une volaille de race normande. "Elles sont très vives, pleines d'énergie", décrit Sylvie Renault. La contrepartie, c'est qu'elles sont bagarreuses, surtout les coqs.
Entre quatre mois et quatre mois et demi, à l'approche de la mâturité sexuelle, les mâles se battent parfois jusqu'à en mourir. "Je peux vous dire qu'il y a une mauvaise ambiance à cette période-là", sourit-elle. Totalement par hasard, Sylvie va trouver une méthode pour calmer les volailles.
Fin 2023, dans l'exploitation familiale euroise, c'est le moment de la première récolte de chanvre produit par le fils de Sylvie. "Il y a un an, j'ai laissé un pied de chanvre à mes poules. Le lendemain, il avait disparu", se souvient-elle. Le CBD, issu de la production de chanvre est connu pour ses vertus apaisantes et son très faible taux de THC.
Maintenant, je récupère quelques pieds, je les broie et quand elles s'énervent trop, je leur en donne.
Sylvie Renault, eleveuse de poules de Gournay, dans l'Eure
En réalité, la quantité de CBD est infime. Chaque semaine, les 900 poules de Gournay de l'élevage avalent près de 770 kilos de céréales et seulement trois kilos de chanvre. Le complément en CBD, ne représente que 0,6% de l'alimentation des volailles. Mais l'effet apaisant est garanti !
La poule de Gournay, une race du terroir Normand
Depuis 2022, les poules de Sylvie Renault sont élevées en plein air sur 5 000 m2 de terrain. "La poule de Gournay est une race rustique", insiste-t-elle. D'apparence, les pattes sont marbrées, le plumage serré, noir, caillouté de blanc.
Cette race qui aurait pu disparaître il y a quelques années. Désormais, la poule de Gournay est surveillée par le CSRAN (Collectif de Sauvegarde des Races Avicunicoles Normandes). C'est par l'intermédiaire de cette association, soutenue par la Région Normandie, que l'élevage de Sylvie est fourni en poussins.
La ferme de Sylvie fournit aujourd'hui les meilleurs restaurants de la région. Une poule locale, d'une race locale pour des tables locales.