À la fin de l'été et à l'automne, les jeunes chouettes nées au printemps doivent conquérir des territoires pour se nourrir. Leurs déplacements sont l'occasion de collisions nocturnes sur les routes de la région. Il existe plusieurs moyens d'aider ces rapaces à repeupler les campagnes.
"Elles prospectent et cherchent de nouveaux territoires, alors en ce moment, la saison est dangereuse pour les jeunes chouettes effraies" constate James Jean-Baptiste. Pour cet ornithologue du GONm (groupe ornithologique normand) "quand les routes sont surélevées par rapport aux champs, les chouettes en chasse ne volent pas assez haut et risquent de percuter les véhicules. Avec leurs 200 grammes, elles sont aspirées par les voitures qui roulent à 80 km/heure et tapent dans le véhicule qui suit".
La solution est assez simple : inciter les rapaces à voler plus haut en plantant des haies.
Repérer les zones dangereuses pour les chouettes et éviter les collisions mortelles
Pour savoir où agir précisément, l'association cherche à dénombrer le nombre de rapaces tués et leur localisation. "On développe un outil qui permettra aux usagers de signaler les cadavres de chouettes au bord des routes. Si l'individu est bagué, il suffira de relever le numéro inscrit." Une manière de mieux connaître les déplacements mais aussi les zones noires pour l'espèce. En attendant le lancement de l'application, les chouettes effraies tuées peuvent être signalées sur le mail de l'association: secretariat@gonm.org
60 000 euros pour faciliter la naissance de chouettes effraies
Mais planter des haies et lancer des applications a bien entendu un coût. Et pour préserver cette espèce protégée depuis 1981, l'association cherche des fonds pour favoriser sa reproduction. Des nichoirs sont installés au printemps, comme dans les campagnes autour de Briouze et d'Evreux.
Le GONm s'intéresse désormais à Falaise dans le Calvados. "Là aussi il faut convaincre des agriculteurs d'installer les boîtes d'1 mètre de long dans leurs hangars. La chouette se nourrit des petits rongeurs, ce qui évite d'utiliser des raticides. On peut aussi installer les boîtes dans des clochers ou chez des particuliers, sur du bâti ancien" précise James Jean-Baptiste.
L'association lance une campagne de financement appuyée par le Groupe mammalogique normand, le CPIE collines normandes et Naturellement Reuilly. Il leur faut trouver au total 60.000 euros. "En plus des nichoirs, on a besoin de caméras pour suivre l'évolution des nichées ; il faut louer des nacelles pour l'installation, sans compter le suivi humain" énumère l'ornithologue. En somme, la saison de la chasse aux subsides et aux mécènes est ouverte pour l'association.