Municipales 2020 : comment les communes normandes assurent-elles leur sécurité ?

Pour certains candidats normands aux municipales, la sécurité sera primordiale dans leur campagne électorale. Mais pour les élus, garantir cette sécurité dans leur commune est déjà un axe prioritaire. Vidéosurveillance, police municipale, exemples dans l'Eure aux Andelys et à Val de Reuil.   
 

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La vidéosurveillance en première ligne de la sécurité municipale

Comment sécuriser efficacement les communes et à quel prix ?
Depuis quelques temps, cette question est devenue une priorité pour de nombreux maires normands. 

Et en la matière, une des premières mesures qu'ils ont été très nombreux à adopter depuis presque 6 ans, c'est la vidéosurveillance. 
 
Compacte, pratique, efficace, son installation est progressivement montée en puissance et même dans les communes de taille modeste, elle a su s'imposer souvent avec succès. 
 
Dans la région, le département de l'Eure est un bon exemple.
Aux Andelys par exemple, la commune de 8200 habitants est désormais équipée d'un système de 17 caméras, contre à peine 4, il y a 6 ans. 

Depuis qu'il est maire, Frédéric Duché a donc fait le choix d'en rajouter 13 pour un montant de 145 000 Euros.
Apparemment, ce dispositif serait sur place jugé très utile au quotidien par la population, mais pas uniquement.

 Pour le premier magistrat de la commune, son utilsation obéit a des règles très stricte: 

"C'est un outil complémentaire au travail de la police municipale, mais je suis extremement attentif à l'utilisation des images vidéo" 

Mais cet outil est aussi particulièrement apprécié par les policiers municipaux. Aux Andelys, ils ne sont que 4 pour couvrir un vaste territoire rural de 42 km²: Les Andelys, 14 hameaux et 5 lieux-dits. 

En raison de ces distances, les agents municipaux patrouillent donc généralement à bord de leurs véhicules, et dans ce contexte, l'utilisation des caméras leur permet d'avoir quand même un oeil partout ou presque.   

A quelques kilomètres de là, une autre ville, plus peuplée, revendique plus d'une décénie de vidéosurveillance sur son territoire. 


Val de Reuil, la pionnière 

A Val de Reuil, les policiers municipaux sont 12 pour 15 000 habitants.
Tout comme aux Andelys, ils sont armés : baton télescopique, tonfa et arme à feu…

Cet équipement, totalement légal, s'est imposé progressivement à la police municipale, notamment en milieu urbain où les actes de délinquances, assorti d''insécurité sont souvent bien présents.

Alors le maire actuel, a lui aussi mis en place un système de vidéo-vigilence, à partir de 2009. 
Conséquence : Val de Reuil est aujourd'hui équipée de 54 caméras. Et les résultats sont là. 

Pour Marc-Antoine JAMET, maire PS de la commune, c'était le prix à payer pour retrouver le calme et résorber les soucis d'incivilités. Terminés les feux de poubelles et autres trafics à ciel ouvert, leur quasi disparition a été constatée. 

  "Quand on sait qu'on va être filmé et donc reconnu, on hésite à commettre des méfaits" .  

Du coup, la plupart des élus rencontrés ne souhaitent plus aujourd'hui rogner sur les moyens alloués à cette police de proximité et au dispositif technique qui l'accompagne.
Ils sont même nombreux à envisager de les renforcer dans les mois qui viennent. 
 
 


Que dit la loi sur l'armement des policiers municipaux ? 


 Depuis 2017, la loi autorise les policiers municipaux à porter des pistolets semi-automatiques 9 mm, à condtion d'avoir reçu la formation correspondante. 

- Comment un maire peut-il armer la police municipale ?
  • Grâce à une convention entre la commune et l’Etat :
La police municipale n’est pas armée « par défaut ». Il faut pour qu’elle le soit que la commune ait signé une « convention de coordination » avec la police nationale ou avec la gendarmerie (selon la zone) et ait demandé une « autorisation d’acquisition et de détention d’armes ».
  • Grâce à une demande motivée du maire pour armer un agent
Le maire doit ensuite adresser une demande motivée à la préfecture pour chaque agent qu’il souhaite équiper, précisant les missions de l’agent, les risques courus, etc.
Chaque agent se voyant armé doit impérativement avoir suivi une formation spécifique.

- Avec quelles armes ?  Du gaz lacrymogène à l’arme de poing

La liste des armes que peuvent porter les policiers municipaux est bien définie par la loi.

Il peut s’agir de :

– bombe lacrymogène (catégorie D),
– matraque de type « bâton de défense » (catégorie D),
– bâton de défense de type tonfa (catégorie D),
– projecteur hypodermique (anesthésiant) (catégorie D),
– revolver chambré pour le calibre 38 spécial Smith et Wesson (catégorie B),
– arme de poing chambrée pour le calibre 7,65 mm (catégorie B),
– Flash-Ball ou lanceur de balle de défense (catégorie B ou C, selon le modèle),
– pistolet à impulsions électriques à distance (Taser) (catégorie B).

Il y avait auparavant sept catégories d’armes (numérotées de 1 à 7), qui ont été regroupées en 2013 en quatre catégories (de A, celles interdites ou relevant de l’arme de guerre, à D, dont l’acquisition et la détention sont libres bien que soumises à enregistrement).


Quelques propositions de candidats 

A Rouen, la municipalité a longtemps de refuser d'armer ses 52 policiers municipaux. Alors forcément, ses effectifs et ses modalités d'exercice sont au programme de plusieurs des 7 candidats pour l'instant déclarés pour ces élections municipales. 

Un des premiers pour qui ces propositions sont en haut de sa liste est Guillaume Pennelle, qui se présente sous la bannière du Rassemblement National.
Il compte ainsi doubler le nombre de policiers municipaux pour atteindre les 110 agents, "soit un policier pour 1 000 habitants".
Dans le même temps, il souhaite installer des antennes du commissariat de la police municipale sur les Hauts de Rouen et à la Sablière, et élargir les horaires d'ouverture au week-end.

Il veut aussi développer des caméras de vidéosurveillance, notamment rive gauche, et des patrouilles plus régulières de la police municipale pour "rétablir l'attractivité dans des quartiers gangrenés par le trafic de drogues".

Le candidat entend aussi recourir au "rappel à l'ordre", pour "permettre une convocation d'un délinquant devant la République".


De son coté Jean Francois Bures , veut aussi doubler l’effectif de la police municipale et l’armer, tripler le dispositif rouennais de vidéoprotection.
« Actuellement, Rouen dispose de 30 caméras quand Le Havre en compte 250 et Reims, 200. On a pris un retard conséquent », considère le chef de file de la liste « Au cœur de Rouen ».

Avoir 90 à 100 caméras sur l’ensemble des quartiers lui semble un ratio raisonnable. « Il y a une attente forte de la population. »

Même son de cloche pour Marine Caron qui veut aussi les doubler :
La candidate souhaite passer à 108 agents, quitte à opérer des redéploiements parmi les agents, pour aller davantage au contact des habitants et des commerçants, et mettre en place une police municipale métropolitaine pour avoir de nuit une continuité du service.

« Il faut remettre du lien et du liant », estime la cheffe de liste en expliquant qu’elle inaugurera un conseil de ville, où chaque quartier aura un représentant en capacité de présenter des motions au conseil municipal.


Plus à gauche, Nicolas Mayer Rossignol, Tête de liste Fier(e)s de Rouen, veut aussi renforcer les effectifs, mais ne donne pas encore de chiffres. 

Un flou présent pour l'instant aussi dans le programme de Jean-Louis Louvel, tête de la liste Rouen Autrement.  




 
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