Des agriculteurs de l'Eure se sont mis en route dans la nuit du 27 novembre 2019 pour converger vers Paris. En tout, un millier de tracteurs venus de toute la France se dirigent vers la capitale, une manifestation pour faire part du "ras le bol" de la profession.
70 tracteurs de l'Eure se sont retrouvés sur l'autoroute A13 pour cheminer ensemble, en convoi, vers Paris. L'objectif est de rejoindre l'avenue Foch tôt ce matin. Là-bas, d'autres agriculteurs les rejoindront pour manifester ensemble. Sur l'autoroute, ils ne bloquent pas les voies, ils circulent sur celle de droite, la circulation n'était pas impactée tôt ce matin. Elle le devient après le péage de Mantes la Jolie (Buchelay).
Ras le bol de l'agri-bashing
Les agriculteurs dénoncent le phénomène d' agri-bashing, un dénigrement de leur profession. Une attitude qui serait de plus en plus récurrente.On est pris pour des pollueurs, pour des gens qui embêtent tout le monde, qui mettent de la terre sur les routes. Mais nous à un moment il faut bien qu'on travaille - Denis Phiquepront, Agriculteur, syndicat Jeunes Agriculteurs.
En ligne de mire les "ZNT"
Les agriculteurs manifestent à l'appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs. Ils sont lassés de l'"agri-bashing", inquiets des traités commerciaux de libre-échange et d'une possible mise en place de ZNT : zones de non traitements. Ces zones, sur lesquelles les agriculteurs ne pourraient plus utiliser de traitements phyto, sont situées à proximité des habitations et des communes.
On ne met pas de produits phytosanitaires par plaisir, on en a réellement besoin, il faut laisser le temps à l'agronomie pour développer de quoi faire autrement - Nicolas Viel, Agriculteur, syndicat FNSEA
Faire monter la pression pour négocier avec la grande distribution
Selon la FNSEA, syndicat majoritaire en France, les agriculteurs ne sont pas assez rémunérés, les grandes surfaces cassent encore trop les prix. Les manifestants veulent donc mettre la pression sur les fournisseurs et la grande distribution alors que viennent de commencer les négociations annuelles qui fixent les prix.
Nous voulons que les distributeurs jouent le jeu et ne fassent pas comme a fait Lidl il y dix jours, du steak haché à 6,75 euros le kilo, ce qui est un profond scandale. C'est comme quand Carrefour avait fait le lait à 0,87 euro en bio l'année dernière - Christiane Lambert, présidente de la FNSEA
Plus de 1000 tracteurs sont attendus ce matin à Prais, une autre manifestation est organisée à Lyon