Une journée de mobilisation pour les salariés de Sanofi à Saint Aubin les Elbeuf (76). Les salariés se sont opposés à une externalisation des compétences, qui a déjà conduit à la fermeture d'autres sites du groupe quelques années après. Les Normands ont aussi reçu des soutiens de poids.
En grève illimitée depuis le lundi 6 septembre, une partie des 300 salariés du site Sanofi Chimie de Saint-Pierre-lès-Elbeuf manifestait ce mardi 14 septembre devant les grilles de leur usine.Ils espèrent toujours faire plier leur direction. L'établissement va prochainement quitter le groupe pharmaceutique pour en devenir une filiale, EuroAPI. Une décision justifiée comme une chance pour le site selon le groupe, qui veut recentrer ses activités sur les Bio-technologies et l'ARN messager, plus rentables. (cf communiqué de presse )
[#News ?️] @sanofi finalise l’acquisition de @TranslateBio et accélère le déploiement de la technologie de l’#ARNm pour le développement de nouveaux #vaccins & agents thérapeutiques. Lire le communiqué ??
— Sanofi France (@SanofiFR) September 14, 2021
Des craintes pour l'avenir du site normand
Alors, inquiets, les syndicats Sud et CGT réclament dès maintenant des garanties pour assurer la pérennité du site. Ils craignent de perdre à terme tous les avantages liés au géant du médicament. Ils souhaitent également que Sanofi participe à la modernisation de l'outil de travail avant d'externaliser le site. L'usine est déjà vieillissante et pas très rentable pour le groupe. Les 300 salariés fabriquent les principes actifs de médicaments. Mais Sanofi ayant quasiment abandonné la recherche, aimerait se séparer du secteur "Chimie".
Pour Marc Mercadal, délégué CGT Sanofi, cela augure de jours difficiles, notamment en cas de nouvelle crise sanitaire :
"ici nous fabriquons un antibiotique qui guérit les voies pulmonaires. Or avec la Covid-19, tout le monde porte un masque et se protège et du coup, il y a moins de malades et moins de ventes de médicaments ! Cette année, on a eu 4 mois d'arrêts d'ateliers de fabrication, tout a été supporté par Sanofi. Mais qu'en sera-t-il quand le groupe ne sera plus là ? "
"l'Etat doit s'impliquer pour éviter des pénuries de médicaments "
Des salariés des autres sites français du groupe sont venus les soutenir, mais aussi des personnalités politiques. Parmi elles, ce mardi 14 septembre, François Ruffin, député de la France Insoumise, a réclamé que l'Etat s'implique dans ce dossier sensible.
"Sanofi ne recherche qu'à faire de l'argent, je le comprends ! Mais dans ce secteur, c'est l'Etat qui doit être le garant de l'intérêt général ! Et je demande à l'Etat de s'impliquer dans ce dossier pour éviter toute pénurie de cet antibiotique sur le sol national !"
Les grévistes réclamaient aussi d'en savoir plus sur le montage financier de cette reprise. Car si dans un premier temps, l'usine va rester propriété de Sanofi, EuroAPI entrera en bourse en 2022. Sanofi ne garderait alors plus que 30% des parts. Que deviendront les 60% restants ? Pour l'instant, aucune réponse n'a été donnée aux représentants du personnel qui craignent à terme un démantèlement du site.